Australie : le lock-out n'aura pas lieu

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La Fair Work Commission australienne a confirmé le 18 novembre l’interdiction du lock-out prévu des équipages de remorqueurs par Svitzer, la filiale australienne de Maersk qui exploite des remorqueurs dans dix-sept ports du pays. La société entendait ainsi forcer la résolution d’un conflit social qui dure depuis quatre ans.

La Fair Work Commission, arbitre australien entre les entreprises et leurs partenaires sociaux, a tranché par ordonnance en bloquant le lock-out envisagé par Svitzer dans dix-sept ports, estimant que cette action représentait des risques pour l'économie australienne. Près des deux tiers des importations totales du pays, représentant une valeur de 730 M$, transitent chaque jour par les dix-sept ports concernés. Á l’approche des fêtes de fin d’année, les représentants du gouvernement ont estimé que cette suspension de services comportait un trop grand risque de perturbations des approvisionnements. 

Svitzer, un des plus grands opérateurs de remorqueurs en Australie avec une flotte de 100 navires, avait annoncé la semaine dernière la levée, à partir du vendredi 18 novembre, et pour une durée indéterminée, de toutes les opérations de remorquage portuaire dans les dix-sept ports qu’il opère. Un message adressé aux employés couverts par l’accord national d'entreprise de remorquage de 2016 (National Towage EA) ainsi qu’à leurs représentants syndicaux : le Maritime Union of Australia (MUA), l'Australian Institute of Marine and Power Engineers (AIMPE) et l'Australian Maritime Officers Union (AMOU). 

Conflit de quatre ans

La filiale de Maersk avait indiqué avoir pris cette décision en vertu des dispositions de la loi Fair Work Act et en réponse à un conflit social insoluble qui l’oppose à ses personnels depuis 2019, date d’expiration de l'accord d'entreprise de remorquage. Svitzer emploie 1 079 salariés en Australie, dont 582 concernés par l'accord de travail contesté.

La décision de la Fair Work Commission s’est appuyée sur les auditions des dirigeants de Svitzer, des avocats des trois syndicats représentant les employés, un représentant du ministre australien de l'Emploi et des Relations du travail, ainsi que des représentants des ports et des opérateurs portuaires, notamment DP World et Patrick Stevedores à Port Botany, Kembla, Melbourne et Qube Ports.

La commission n'a toutefois pas donné suite à la demande de Svitzer qui sollicitait son rôle d’arbitrage et a préféré décider d’un moratoire de six mois, soit jusqu’au 18 mai. Svitzer avait demandé à la commission de mettre officiellement fin à « l'action industrielle protégée », affirmant que les négociations étaient dans l'impasse. La société de remorquage, qui prend acte de la décision, n’exclue pas pour autant des perturbations temporaires.

Solution temporaire

En prévision de l'annonce de la décision de la Commission, Port Botany, Port Kembla ou Melbourne ont été le théâtre de manifestations ces derniers jours. Les syndicats soutiennent que les modifications des règles de travail proposées par Svitzer se traduiraient par une baisse de salaire de 47 %.

Le ministre des Relations du travail du gouvernement, Tony Burke, salue la décision de Fair Work Commission tout en rappelant que cette solution est temporaire. « Nous exhortons les deux parties à revenir à la table des négociations, à négocier de bonne foi et à faire aboutir ce dossier ». Le gouvernement n’exclue pas de légiférer pour donner à la commission davantage de pouvoir dans l’arbitrage des différends de nature industrielle. 

Adeline Descamps

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