Après neuf semaines d'errance en mer, le Ruby a trouvé un port-refuge britannique

Crédit photo ©Robin des Bois
Parti du port russe de Kandalakcha le 22 août, chargé de 20 000 t d'engrais au nitrate d'ammonium, le Ruby était en quête d'un port où être réparé alors qu'une violente tempête l'a endommagé en mer de Norvège. Or, en raison de sa cargaison dite dangereuse, il a essuyé plusieurs refus, sa cargaison cristallisant toutes les peurs.

Le vraquier russe Ruby, transportant une cargaison potentiellement explosive de 20 000 tonnes de nitrate d'ammonium, est immobilisé au mouillage depuis neuf semaines dans l'attente d'un port où il puisse effectuer les réparations.

Géré par la société Serenity Ship Management, basée aux Émirats arabes unis, assuré par le P&I West of England Insurance Services, battant pavillon maltais, le navire a subi des dommages au niveau de son hélice, de sa coque et de son gouvernail, à la suite d'une violente tempête en mer de Norvège. Expulsé du port de Tromso en Norvège, sa demande d'accostage a ensuite été rejetée par plusieurs pays européens, dont la Lituanie, le Danemark, la Norvège, la Suède et même la France, en raison de sa cargaison dangereuse.

Depuis le 25 septembre, le navire, dont l'équipage est quasi exclusivement composé de marins syriens, est au large du Kent, hors des eaux territoriales anglaises, un port britannique (pas encore mentionné) étant disposé à le traiter. Là, il devrait pouvoir transférer l'engrais sur un autre navire en vue d'une livraison dans plusieurs ports d'Afrique. Malte, son État de pavillon, pourrait être une solution en dernier ressort au cas où les négociations avec le Royaume-Uni échoueraient.

Une notion de port-refuge difficile à appliquer

Si la notion de port refuge a été établie dans la foulée de la catastrophe de l'Erika et invite les États à accueillir des navires en détresse pour éviter les pollutions marines, elle ne va pas de soi.

Ainsi, la France avait refusé d'accueillir, en 2012, le MSC Flaminia pendant environ un mois alors qu'il dérivait au large de la Bretagne, sans équipage, après un incendie à bord où 151 conteneurs étaient étiquetés en dangereux. Il sera finalement remorqué jusqu'au port allemand de Wilhelmshaven en mer du Nord. Ce dernier avait également accueilli le Purple Beach, chargé de 5 000 tonnes d'engrais et victime d'un incendie, en 2015. Il restera à quai pendant deux ans, le temps des inspections et de décider de l'avenir des engrais non détruits à bord.

A.D.

>>> Lire sur ce sujet

Le Ruby : un cas d'école qui met à l'épreuve la notion de port-refuge pour les cargaisons dangereuses

Shipping

Règlementation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15