Suez Rajan : Washington confirme la saisie de la cargaison de pétrole iranien

Suez Rajan

Selon l'administration américaine, la cargaison du Suez Rajan avait été vendue par les Gardiens de la Révolution iraniens à la Chine en violation des sanctions internationales.

Crédit photo ©VesselFinder
Plus de cinq mois après les faits, les États-Unis ont confirmé le 8 septembre avoir « volé » une cargaison de pétrole iranien, juste avant que l'Iran ne saisisse deux navires dans la région du Golfe. L'affaire avait engendré des représailles en cascade.    

Révélation de Washington autour du transport de pétrole sous embargo. Les États-Unis ont confirmé le 8 septembre avoir bien saisi une cargaison de pétrole iranien en avril.

Les autorités américaines n'avaient jamais corroboré la prise de contrôle en février du pétrolier Suez Rajan et les raisons pour lesquelles le navire se dirigeait vers les États-Unis alors que sa cargaison avait déjà été déchargée en Chine.

Selon l'administration américaine, sa cargaison – un million de barils d’origine iranienne – avait été vendue par les Gardiens de la Révolution iraniens à la Chine en violation des sanctions internationales.

Le 19 avril, le propriétaire du navire avait fini par plaider coupable et écopé d'une amende de 2,5 M$ tandis que l'exploitant grec Empire Navigation a accepté de coopérer avec les autorités américaines. Le chargement de brut, alors en Asie du Sud-Est, avait été rapatrié vers les États-Unis sans que l'administration américaine ne l'explicite.

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Transfert en mer dissimulé

Selon le ministère de la Justice, les entités impliquées ont tenté de dissimuler l'origine du pétrole en ayant recours à des transferts de navire à navire (STS) en mer. La pratique est courante dans le cas du pétrolier iranien.

Une fois propriétaires du chargement (démarches en cours), les autorités américaines devraient le mettre en vente.

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Saisie de deux navires

Ces faits se sont déroulés dans un contexte particulièrement tendu dans les eaux du Golfe, par où transite un cinquième du pétrole brut mondial, théâtre de manifestations de force plus ou moins vives depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018.

Les forces marines des Gardiens de la révolution islamique avaient arraisonné ce mois-là le suezmax Advantage Sweet (pavillon des Iles Marshall) dans le golfe d'Oman puis, quelques jours plus tard, en mai, le VLCC Niovi, mais pour lequel il est difficile d'établir une violation de l'embargo international sur le brut iranien. Le navire est impliqué dans un différend juridique multipartite qui porte sur des jeux de propriété.

La mise sous séquestre de l'Advantage Sweet a été, lui, considéré comme une mesure de représailles contre la saisie du Suez Rajan.

Washington a ajouté en mars de nouvelles compagnies maritimes à la liste noire de l'Office of Foreign Assets Control (OFAC), tout en redoublant d’efforts pour mieux détecter les stratégies de contournement de l’embargo sur le transport de pétrole et de produits pétroliers.

A.D.

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