La troisième grève en moins de deux mois a débuté le 24 octobre au port de Liverpool, les négociations entre la Mersey Docks and Harbour Company (groupe Peel Ports) et le syndicat Unite the Union étant toujours dans l’impasse. Une semaine seulement après la fin de leur précédente grève, près de 600 dockers ont de nouveau cessé le travail et ce, jusqu'au 7 novembre. Ils auront débrayé in fine du 19 septembre au 3 octobre puis du 11 au 17 octobre, alors rejoints par d’autres corps de métiers,
Profond désaccord
Selon le syndicat, un accord salarial négocié avec la direction le 20 octobre et qui aurait pu éviter ce nouveau mouvement social aurait été dénoncé par le conseil d'administration de Peel Ports.
Depuis le mois d’août, le syndicat est inflexible dans ses revendications, exigeant une réévaluation des salaires au niveau de l’inflation, d'environ 12 % au Royaume-Uni. L’employeur, qui exploite deux terminaux à conteneurs (le Royal Seaforth Container Terminal et Liverpool, 75 000 EVP), avait proposé initialement « un paquet salarial avec une augmentation de 8,3 % et une prime de 750 £ », et à effet rétroactif à partir de juin, rappelant qu'il a concédé une augmentation de 4,5 % en 2021. Depuis, il soutient avoir amélioré son offre à plusieurs reprises pour atteindre 11 % pour l'employé de base. Ce que contestent les dockers.
Détérioration marquée
Dans ce bras de fer, qui se déroule dans un contexte d’agitation sociale touchant de nombreux secteurs outre-Manche, et en pleine grève de ses dockers (la seconde), Peel Ports avait annoncé son intention de mettre en œuvre un plan social en raison d’une « détérioration marquée » de son environnement.
Depuis la mi-août, le second port du pays pour les importations conteneurisées aurait enregistré une baisse de 15 % des volumes, en raison d’une perte d’escales, les compagnies ayant anticipé en déroutant leurs navires vers d’autres ports. Le groupe portuaire prévoit une baisse d'au moins 30 % des volumes à long terme.
A.D.