Grève élargie à Liverpool

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Les syndicats augmentent la pression sur les ports britanniques. Une deuxième grève au port de Liverpool, élargie à d’autre catégories de personnels que les seuls dockers, a été annoncée cinq jours avant la fin du premier débrayage. Quelque 1 900 des 2 500 employés de Felixstowe, premier port à conteneurs du Royaume-Uni, ont, eux, suspendu le travail depuis le 27 septembre et ce, jusqu'au 5 octobre. Les conditions salariales restent au cœur des revendications.

La grève gagne du terrain dans le second port du Royaume-Uni. Jusqu’à présente circonscrite aux personnels dockers, elle s’étend à d’autres catégories alors que le premier débrayage, programmé du 20 septembre au 3 octobre (matin) pour coïncider avec la seconde grève de Felixstowe, a touché à sa fin. La décision a été prise après que les pourparlers du 27 septembre entre l'opérateur du port, la Mersey Docks and Harbour Company (groupe Peel Ports), qui exploite deux terminaux à conteneurs (le Royal Seaforth Container Terminal et Liverpool), et le syndicat Unite ont une nouvelle fois achoppé.

À Liverpool, les négociations portent, comme pour d’autres secteurs d’activité clefs outre-Manche, sur une réévaluation des niveaux de salaires au regard de l’inflation. L’employeur, Peel Ports Group, a proposé « un paquet salarial avec une augmentation de 8,3 % et une prime de 750 £ », à effet rétroactif à partir de juin, rappelant qu'il a concédé une augmentation de 4,5 % en 2021 et recruté 150 personnes supplémentaires au cours des 12 derniers mois. Une mesure qui aurait permis de réduire de 25 % les quarts de nuit.

Ce que contestent les représentants syndicaux, qui accusent l’employeur de non-respect de l’accord salarial conclu l'année dernière, soutenant que la société n'a pas entrepris la révision salariale promise, dont la dernière remonte à 1995, et n' pas respecté un accord visant à améliorer les rotations, comme elle a pu le déclarer.

Copie à revoir

Alors que plus de 500 employés avaient voté en août en faveur d’un premier arrêt du travail de dix jours, le personnel de la salle de contrôle, les chefs de quart et les agents des services de trafic maritime du port, auraient rejoint les grévistes de la première heure, soit près de 600 travailleurs qui devraient observer le mouvement entre le 11 et le 17 octobre selon le syndicat.

« Nous pouvons assurer à tous nos clients, hors conteneurs, que leurs opérations portuaires se poursuivront normalement pendant cette période », a affirmé le groupe Peel Ports. « Les perturbations causées au port de Liverpool et aux chaînes d'approvisionnement qui en dépendent sont entièrement la faute de MDHC et de Peel Ports », a répliqué Steven Gerrard, coordinateur national des ports francs au syndicat Unite. « Si un nombre encore plus important d'employés débrayent en raison de l'offre salariale insuffisante de l'entreprise, l'ensemble du port deviendra littéralement inopérant. L'entreprise peut se permettre de présenter une offre que nos membres peuvent accepter et elle doit le faire. »

Combiné au port de Felixstowe, MDS Transmodal indique que pas moins de 7 Md$ transitent par les deux ports chaque semaine, un tiers étant lié aux échanges avec les États-Unis. Selon les données douanières, Liverpool traite notamment des voitures et des pièces pour Ford et Chrysler, en dehors des biens de consommation courants.

À Felixstowe, pression maintenue

Felixstowe, port stratégique pour les importations conteneurisées du pays (40 %) avec en moyenne 80 à 100 000 EVP manutentionnés par semaine, en est aussi à son deuxième piquet de grève, en cours jusqu’au 5 octobre (matin) après le premier débrayage de huit jours observé du 21 au 28 août par quelque 1 900 dockers sur les 2 500

Dans ce bastion de la modération syndicale depuis des décennies, la revalorisation salariale de 7 % et la prime inflation de 500 £ proposées par la Felixstowe Dock and Railway Company ne sont pas non plus passés, le syndicat arguant que ces mesures seraient complètement absorbées par le niveau d’inflation. Les représentants des salariés avaient prévenu qu’ils maintiendraient la pression tant que ne serait pas proposée une offre salariale améliorée correspondant au « moins au taux d'inflation » soit un taux compris entre « 7 % et 12,3 % ». 

Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte d’agitation sociale au Royaume-Uni touchant notamment les transports alors que la conservatrice Liz Truss, la première ministre du Royaume-Uni le 6 septembre avec un cabinet encore plus ancré à droite que celui de Boris Johnson, doit faire face à une inquiétude grandissante liée à la crise énergétique et à l'explosion de l'inflation (10 %). 

Malgré l'annonce d'un gel du plafond des prix de l'énergie, ces derniers ont doublé en un an. Les principaux syndicats du rail britanniques ont ainsi décrété une nouvelle journée de grève le 1er octobre qui a paralysé quasiment tout le trafic ferroviaire dans le pays. Mais plus largement, outre les dockers, les cheminots, postiers, avocats pénalistes ou éboueurs ont multiplié depuis juin les mouvements de grève pour réclamer des hausses de salaire face à la flambe du coût de la vie. 

Adeline Descamps

 

 

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