La société espagnole Geoalcali S.L.U, qui exploitera à partir de 2024 des mines de potassium dans le nord de l’Espagne, vient de signer une lettre d’intention avec le port de Bayonne.
Le feu vert a été accordé par le gouvernement espagnol en juillet dernier : l’entreprise Geoalcali, filiale de Highfield Resources, a été autorisée, pour une concession sur 30 ans, à exploiter les mines de potassium de Muga, Fronterizo et Goyo, situées à cheval sur les provinces de Navarre et d’Aragon, non loin de Pampelune. Annonçant une mise en exploitation en 2024, l’entreprise espagnole prévoit dès cette date une sortie de ses mines de 500 000 t de chlorure de potassium et 500 000 t de sel. La production monterait en puissance avec 1 Mt pour chacun de ces produits en 2026, dont 700 000 t exportées par voie maritime.
Pour anticiper cette logistique maritime, l’exploitant minier a jeté son dévolu sur les ports de la Cantabrie les plus proches de ses sites d’exploitation. Des protocoles ont ainsi été passés avec les basques Bilbao et Pasaia.
Ce 1er octobre, lors de la 4e édition d’AGRI’VRAC à Anglet, le Port de Bayonne a rejoint la liste à l’occasion de la signature d’un protocole d’intention. « Il s’agit d’un accord moral qui nous engagent à travailler ensemble dans les meilleures conditions. Geoalcali prévoit d’intégrer le port de Bayonne dans leur logistique. À nous de mettre à leur disposition de l’outillage, des ressources humaines, des surfaces de stockage… », explique Pascal Marty, directeurs des Ports à la CCI Bayonne Pays Basque.
Pascal Marty, directeur des ports à la CCI Bayonne Pays basque et Olivier Vadillo, représentant de la société espagnole Géoalcali. ©DR
Bayonne mise sur son expertise des vracs et ses capacités de stockage
Bien que placé en concurrence avec les deux autres ports basques bien placés sur ces futurs marchés d’export notamment vers l’Amérique du Nord et le Canada, le Port de Bayonne veut néanmoins relever le défi.
Réalisant plus de 1 Mt de trafic annuel de vracs agroalimentaires, il met en avant son expertise dans ce domaine. « On maîtrise parfaitement », assure Pascal Marty, conscient des limites du port qui peut acceuillir des navires jusqu’à 25 000 tpl alors que la jauge de Bilbao est à 40 000 t. Un point pénalisant « mais si la taille des navires et le coût de la prestation vont entrer en jeu, un des points essentiels de différenciation entre les ports portera selon moi sur les capacités de stockage disponibles, le chlorure de potassium nécessitant des hangars couverts », ajoute le dirigeant.
Haro sur la surface de stockage
Bayonne, sur ce point, aurait plusieurs cartes en main. À Anglet-Blancpignon, le hangar, actuellement en cours de construction, de Bayonnaise de Manutention Portuaire (BMP), offrira une surface de 4000 m2. Les investissements portuaires planifiés sur 2022 prévoient par ailleurs la construction d’un hangar de 5000 m2 doté de quatre cellules sur Blancpignon.
À l’étude mais non encore confirmés, deux projets de zones de stockage, émanant d’industriels, pourraient accroître l’offre de stockage pour le potassium de Geoalcali S.L.U, qui devrait sélectionner en amont, d’ici 2022, les manutentionnaires.
Marianne Peyri