Avec 4,2 Mt en 2020, le port méditerranéen a perdu quelques 100 000 tonnes. Sans surprise, les activités ferry et véhicules neufs sont sévèrement sanctionnés. Toutefois, ses trafics historiques, tel le bétail, ou ses nouveaux flux de clinker conteneurisé donnent satisfaction.
Le port de Sète, qui avait atteint 4,3 Mt de trafic maritime en 2019, espérait continuer sur sa lancée, enregistrer un septième record consécutif et dépasser en 2020 les 5 Mt prévus dans son projet stratégique. Il devra se contenter de 4,2 Mt, un tonnage en baisse de 3 % mais de 12 % du chiffre d’affaires. « La crise sanitaire a fortement perturbé ce plan, mais nous considérerons avoir limité la casse économique », estime le directeur général de Port Sud de France Olivier Carmes.
Certains trafics s’affichent toutefois en hausse. C’est le cas du ro-ro grâce à la navette vers la Turquie : à raison de trois escales par semaine, 80 000 remorques ont transité par Sète en 2020 à bord des navires de DFDS. C’est deux fois plus que ce qu’avait enregistré, l’année d’avant, le service roulier mis en place en juillet 2019.
Au départ de Sète, un nouveau trafic de clinker opéré par le rail
Des niches porteuses
Autre activité connaissant son premier exercice complet en 2020 : les importations de clinker conteneurisé. Les boîtes, dans lesquelles le clinker est chargé en vrac, repartent de Sète par le rail à destination de l’usine de broyage de Tonneins (Lot-et-Garonne). Les flux sont passés de 35 000 à 130 000 t entre 2019 et 2020. Le cap est désormais mis sur les 250 000 t en 2021 et le port envisage de lancer des transports fluviaux de conteneurs de clinker à destination de Valence.
Les exportations de bétail vif, trafic traditionnel du port à destination de l’Afrique du Nord, ont été épargnées par la pandémie bien que ralenties. Sète avait doublé ses exportations entre 2018 et 2019 (de 60 000 têtes de bétail à 120 000). L’an dernier, le trafic s’est stabilisé à 135 000.
Des trafics en décrochage de façon conjoncturelle
Les transports de vrac, quant à eux, s’inscrivent en territoire négatif, avec un repli de 10 % pour les vracs solides, constitués principalement de graines, de tourteaux et d’engrais et de 20 % pour les hydrocarbures, dont la demande a chuté lors du confinement.
Les importations de véhicules neufs, qui avaient déjà dévissé au profit de Marseille en 2019, sont cette fois en chute libre de 25 % avec seulement 75 000 véhicules débarqués sur les quais de Sète. La perte d’activité des ferries est encore plus importante (- 40 %), victimes des suspensions des liaisons avec Tanger et Nador, qui n’ont repris que mi-juillet. Le bilan de la croisière est vite dressé : aucune escale en 2020, alors que le port de Sète tablait sur 65 000 passagers.
Des investissements générateurs de flux
Des augmentations de trafic sont attendues en 2021, notamment pour les importations de produits pétroliers sur le nouvel appontement British Petroleum, où le premier navire a été déchargé en décembre. Le port de Sète entend aussi développer ses transports terrestres massifiés. La livraison de la nouvelle plateforme ferroviaire à l’été 2021 permettra d’augmenter le nombre de remorques à destination de Calais et du Luxembourg. En 2025, la moitié des remorques débarquées par DFDS poursuivront vers le nord par train.
Étienne Berrier