Au départ de Sète, un nouveau trafic de clinker opéré par le rail 

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Un trafic ferroviaire de clinker, composant du ciment, a démarré lundi au départ du port de Sète, après un été consacré aux essais, sous l’impulsion de Cem’In’Eu (Saint-Nazaire), indique SNCF Réseau.

Un nouveau trafic qui va faire du bruit à Sète. Des conteneurs de clinker, arrivant par bateau depuis la Turquie, sont acheminés depuis ce lundi 16 septembre par la voie ferroviaire vers l’usine Aliénor Ciments à Tonneins (Lot-et-Garonne), inaugurée en juillet 2018 par Cem'In'Eu (pour Cement Innovation in Europe). L’opérateur ferroviaire est Regio Rail, basé au Boulou. Les convois passent par la transversale sud, à savoir Narbonne et Saint-Jory à côté de Toulouse, puis Agen. Entre deux et trois trains circuleront chaque semaine. La capacité de chaque train représente « 60 camions en moins sur les routes », indique au JMM Franck Dupont, cofondateur et associé de Cem’In’Eu, en charge de la logistique.

Pour stocker le clinker, Cem’In’Eu, qui compte 50 salariés, investit 5 M€ dans la construction d’un entrepôt logistique sur le port de Sète. Une première tranche de 6 500 m2 a été livrée. Une seconde, de taille similaire, suivra, pour la livraison de plusieurs cimenteries à venir en France, desservies par modes ferroviaire et fluvial. Le site prend place sur un emplacement auparavant dédié au trafic de charbon.


Trois cimenteries alimentées à terme

Depuis Sète, Cem’In’Eu compte ainsi livrer, outre celle de Tonneins, les cimenteries de Portes-lès-Valence et de Chalon-sur-Saône, prévues en 2020 et 2022. Le trafic de clinker s’élèvera à 140 000 t en 2020, et devrait monter à 230 000 t, au rythme des ouvertures de cimenteries. La taille des navires devrait elle aussi évoluer : « 7 000 t aujourd’hui, puis 12 000 t, avant d’atteindre 30 000 t. Cela induira une réorganisation de l’utilisation des quais du port de Sète », avertit Franck Dupont. Le port héraultais a été choisi « pour sa capacité multimodale » : raccordement au réseau ferré, donc, mais aussi recalibrage en cours du canal du Rhône à Sète, pour envisager, « lorsque la capacité sera de 2 000 t», de charger les conteneurs de clinker sur des barges et des péniches, en complément du mode ferroviaire.

Côté Atlantique, Cem’In’Eu prévoit d’opérer à partir de La Rochelle, pour livrer deux autres cimenteries, qui se situeront en Alsace et près de Saumur. Chaque site industriel représente un investissement d’environ 20 M€, crée 30 emplois et dessert une zone de chalandise de 200 km à la ronde. Avec sa stratégie de desserte bimodale (fleuve et ferroviaire), des petites cimenteries situées à proximité des besoins et l’utilisation exclusive de clinker permettant de s’affranchir de fours, Cem’In’Eu entend bonifier le bilan carbone de ses clients.

Cette actualité survient après la polémique née, cet été, de l'arrêt du train des primeurs entre Perpignan et Rungis. L'arrêt de ce train, devenu inopérant du fait de l'état de vétusté des wagons, a, à l'inverse, remis des camions sur la route. 

Hubert Vialatte

 

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