Pour sécuriser ses capacités portuaires, ONE acquiert des terminaux à Los Angeles et à Rotterdam

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Terminal TraPac

ONE se substitue à MOL dans les deux terminaux de Los Angeles.

Crédit photo ©TraPac
Le numéro huit mondial de la ligne conteneurisée a finalisé l'acquisition de terminaux à conteneurs sur la côte Ouest des États-Unis, à Los Angeles et à Oakland et dans le plus grand port à conteneurs en Europe, Rotterdam. La compagnie, qui vient de publier un résultat net de 187 M$ contre 5,5 Md$ l'an dernier, prévoit des pertes d'exploitation pour les deux prochains mois.

ONE a annoncé le 6 novembre avoir obtenu toutes les approbations réglementaires nécessaires pour finaliser les acquisitions, prévues de longue date, de plusieurs terminaux à conteneurs détenus jusqu'à présent par des filiales de deux de ses membres fondateurs.

La compagnie maritime, basée à Singapour mais détenue par des intérêts japonais, peut reprendre les participations (51 %) que MOL et NYK détiennent respectivement dans deux terminaux de la côte ouest des États-Unis, TraPac à Oakland et à Los Angeles, et Yusen Terminals à Los Angeles.

TraPac (capacité consolidée de 2,7 MEVP pour les deux terminaux) était depuis 2014 géré par une coentreprise (51/49 %) entre MOL et Brookfield Asset Management. Yusen Terminals (1,6 MEVP) résulte d’une joint- venture (51/49) entre NYK et Macquarie Infrastructure Partners.

En plus de ces transactions aux États-Unis, ONE a repris la participation de 20 % dans Rotterdam World Gateway (2,6 MEVP), en cours d'extension. Le terminal nord-européen est exploité par une joint-venture entre DP World (30 %), Terminal Link, dont CMA CGM est actionnaire aux côtés de China Merchant (30 %), HMM (20 %) et désormais ONE (20 %).

Avec la finalisation de ces trois acquisitions, ONE estime avoir « établi une forte présence dans trois emplacements stratégiques clés : la côte ouest des États-Unis, l'Europe du Nord et l'Asie du Sud-Est (Magenta Singapore Terminal). ». Dans ce dernier, la compagnie est associée à PSA.

Un résultat net en baisse de 97 %

Le sixième transporteur maritime mondial dans le conteneur a publié un résultat net de 187 M$ pour la période juillet-septembre (en comptabilité japonaise, deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours), en baisse de 97 % (5,5 Md$) par rapport aux résultats exceptionnellement élevés d'il y a un an, et de 64 % par rapport à son précédent exercice. Les recettes annuelles devraient s'élever à 14,5 Md$, en retrait de 51 %.

Des pertes d'exploitation anticipées

La direction de ONE, s’attend à des pertes d'exploitation au cours des deux prochains trimestres alors qu’à l’issue de son premier trimestre (mars-juin), , elle avait refusé de fournir des prévisions pour son exercice financier, considérant que les conditions du marché étaient trop incertaines.

Ses résultats demeurent toutefois de meilleure tenue que ceux d'avant la pandémie. En juillet-septembre 2019, elle affichait un résultat net de 121 M$ mais un déficit de 192 M$ pour la même période de 2018. Cette année-là, les résultats avaient été impactés (déficit de 586 M$) par les coûts de la fusion des activités conteneurs des trois transporteurs NYK, MOL et K-Line qui ont donné naissance à ONE.

Un bénéfice

Le transporteur prévoit un bénéfice net de 851 M$ pour l’ensemble de l’exercice 2023, soit huit fois plus que les 105 M$ enregistrés au cours de l'exercice 2019.

« Malgré le début de la haute saison, il n'y a pas eu de forte reprise des mouvements de marchandises. L'équilibre entre l'offre et la demande s'est affaibli en raison de l'augmentation du nombre de navires nouvellement construits, et les niveaux des taux de fret à court terme n'ont pas maintenu leur tendance à la hausse », peut-on lire dans le rapport financier.

Le transporteur a accusé des volumes en repli de 7,5 % de l'Asie vers l'Amérique du Nord mais en hausse de 6,1 % de l'Asie vers l'Europe.

Alors que l’armateur japonais n'entrevoit qu'une lente reprise du marché au cours de son second semestre, il mise sur la gestion de sa capacité face à la fluctuation de la demande (blank sailing), et la réduction de ses coûts opérationnels.

Adeline Descamps

 

 

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