Grimaldi et Armas Trasmediterránea créent Trasmed GLE

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Les deux groupes ont conclu le 19 juillet à Madrid l'accord définitif pour la vente des actifs d'Armas Trasmediterránea à Grimaldi. La compagnie nouvellement créée, qui se positionne sur les liaisons péninsule ibérique-Baléares, ne sera pas la seule à faire pression sur le leader espagnol Baleària. GNV, filiale de MSC, a également annoncé son entrée sur un marché de 16 Mt.

Le 13 avril dernier, un petit tourbillon s’est emparé du marché des liaisons péninsule ibérique-Baléares quand les groupes italien Grimaldi (130 navires) et espagnol Armas Trasmediterránea (18 ferries Trasmediterránea et 14 Naviera Armas) ont annonccé un protocole d'accord, prenant par surprise la famille des opérateurs de ro-pax en Méditerranée orientale.

Suivant les termes de ce MoU, la compagnie espagnole allait céder son activité entre la péninsule et les Baléares à l’armateur napolitain. Une opération non anodine puisqu’elle porte sur cinq ro-pax – Ciudad de Palma (année de construction 2007), Ciudad de Granada (2001), Ciudad de Mahón (2000), Volcán del Teide (2010) et Volcán de Tijarafe (2007) –, les droits d’exploitation des lignes (fret et passagers) de Barcelone-Mahón (Minorque), Palma de Majorque-Ibiza, Valence-Mahón et Palma de Majorque-Ibiza ainsi que deux terminaux passsagers et marchandises (Barcelone et Valence). Il était en outre prévu la vente du terminal de Valence pour la manutention de fret roulant et de passagers, actuellement exploités en concession par Armas Trasmediterránea.

Création de Trasmed GLE, maintien des emplois

Les deux parties prenantes ont conclu le 19 juillet à Madrid l'accord définitif pour la vente des actifs du groupe espagnol à la compagnie maritime italienne conformément à ce qui était annoncé. L'acquisition se fait via Trasmed GLE, une nouvelle société espagnole du groupe Grimaldi. Les bureaux de la nouvelle compagnie maritime seront situés à Valence. La flotte acquise par Trasmed GLE sera en outre rejointe par l'Euroferry Egnazia, propriété de Grimaldi. L'opération, financée en partie par la banque Mediobanca (prêt de 160 M€) prévoit également le maintien de la totalité des emplois avec la reprise du personnel d'Armas Trasmediterránea.

Le leader espagnol du transport maritime a connu quelques difficultés ces derniers temps, lesté par un endettement de près de 900 M€. L’accord tombe donc à pic. L’arrivée de Grimaldi entre la péninsule ibérique et les deux archipels (Baléares et Canaries) consacre par ailleurs la première entrée d’un opérateur étranger sur ce qui était la chasse gardée de deux compagnies espagnoles, Armas Trasmediterránea, donc, et Baleària. Pour Grimaldi, déjà très présent sur le trafic Espagne-Italie, c’est un élément dans sa stratégie visant à créer un réseau en Méditerranée occidentale.

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Arrivée de GNV

Peu de temps après l’annonce du protocole d’accord, Grandi Navi Veloci (GNV), filiale du groupe MSC, a elle aussi annoncé son arrivée courant juillet sur la liaison entre l’Espagne continentale et les Baléares avec une nouvelle ligne exploitée depuis Barcelone et Valence et opérée par deux navires nouvellement acquis, les GNV Sealand et GNV Bridge. La compagnie exploite depuis 2008 une ligne régulière de Barcelone vers Gênes et Tanger Med. L’arrivée de GNV va donc accroître l’offre disponible et accentuer la pression sur des destinations très touristiques et un trafic de 16 Mt.

Le ro-pax espagnol a souffert en 2020, ce qui a affecté les comptes des grands acteurs du secteur. Sans doute l’année terrible pour les opérateurs du transport de passagers a-t-elle accéléré la restructuration du secteur, déjà démarrée, et favorisé l’entrée de groupes étrangers.

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Changement de donne

En 2018, le groupe canarien Naviera Armas avait racheté Trasmediterránea à la barbe de Baleària, coiffé au poteau par une offre financièrement plus attractive pour le vendeur, le groupe Acciona. L’opération semblait très séduisante sur le papier, mais le lourd endettement qui en a résulté et la crise économique de 2020 ont forcé Naviera Armas à céder finalement l’ensemble de l’activité sur le segment péninsule à Grimaldi.

Quoi qu’il en soit, les deux événements bouleversent le leader Baleària, qui se retrouve face à deux redoutables concurrents. Une redistribution des cartes qui n’est pas pour déplaire aux chargeurs et transitaires, qui parient sur la concurrence pour à la fois baisser les prix et améliorer la qualité de services.

Avec Daniel Solano

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