Un autre FSRU pour la Grèce

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La Grèce a validé le projet d'implantation d'une unité flottante de gaz et de regazéification porté par Motor Oil après une procédure accélérée, a précisé le ministère du Développement et de l’Investissement le 27 janvier. Un investissement de 340 M€ pour la Grèce qui pourrait compter prochainement trois FSRU.

Le comité interministériel grec pour les investissements stratégiques a approuvé le 27 janvier le projet porté par la société grecque Motor Oil qui prévoit l’implantation d’un terminal à 70 km d'Athènes, dans la région d'Agioi Theodori, près de son site de raffinage, lequel est relié au réseau gazier national. D’une capacité de stockage de 210 000 m3 et de regazéification de 490 000 Nm3/h, le FSRU, unité flottante de stockage et de regazéification, configuré pour recevoir aussi de l’hydrogène, sera relié à une jetée située à environ 150 m de la côte.

Le groupe Motor Oil avait indiqué dès le mois de mai 2022 son projet consistant à importer du GNL de la société émiratie Abu Dhabi National Oil Co (Adnoc) en exploitant un FSRU. En fin d’année, il disait être en attente de la FID, la décision finale d’investissement. 

78 cargaisons en 2022

En octobre, Dioriga Gas, une filiale Motor Oil, avait lancé un appel à intérêt en vue de la réservation de capacités, avec pour date date butoir, le 15 décembre, date repoussée au 25 janvier en raison de « l'intérêt accru du marché » selon les termes de l’entreprise. 

Les importations grecques de GNL via Revithoussa, seul terminal méthanier (terrestre) du pays, ont représenté 78 livraisons en 2022, en raison de volumes nettement plus élevés en provenance des États-Unis, selon le DESFA, qui opère l’infrastructure. L'année dernière, la Bulgarie a également utilisé cette installation pour se procurer du GNL après que Moscou a interrompu l'approvisionnement du pays en gaz russe par gazoduc.

La société grecque Gastrade a lancé en mai les travaux en vue d’accueillir le premier FSRU du pays à Alexandroupolis et s’est déjà positionné pour un autre projet similaire. Ce projet greco-bulgare est typique de ces investissements qui tardaient à se concrétiser et qui ont reçu un véritable un coup de fouet dans un contexte de tensions sur l’offre de gaz suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aux sanctions qui s’en sont suivies et aux coupures d’approvisionnement par gazoduc en représailles. Quand ces travaux ont été lancés, Gazprom avait commencé à interrompre l'approvisionnement de la Bulgarie et de la Pologne pour cause de refus de paiement en roubles.

Collaboration greco-bulgare

Fruit de la coopération entre des sociétés grecques et bulgares, le FRSU, amarrée à 18 km au large des côtes, devrait être pleinement opérationnel d’ici à 2023. L’investissement, estimé à 360 M€, a bénéficié de 166 M€ de fonds européens.

Opéré par Gastrade, le terminal, d’une capacité annuelle de regazéification d’environ 5 milliards de m3 et de stockage de plus de 150 000 m3, sera connecté à un gazoduc de 28 km, par lequel le GNL (en grande partie d’origine américaine) sera acheminé vers les marchés de la Grèce, de la Bulgarie, mais aussi de la Serbie et de la Macédoine du Nord. 

La compagnie grecque de gaz Depa, la société bulgare Bulgartransgaz et l'opérateur gazier grec Desfa participent également au projet, qui vient en complément d’une nouvelle liaison gazière, dénommée Interconnecteur Grèce Bulgarie (IGB), prévue entre la ville grecque de Komotini et la ville bulgare de Stara Zagora. Elle devrait être opérationnelle dans le courant de l'année.

Adeline Descamps

 

 

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