Dans un contexte de tensions sur l’offre de gaz suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, aux sanctions qui s’en sont suivies et aux menaces de Moscou de couper le robinet des énergies en représailles, certains projets qui tardaient à se concrétiser ont reçu un véritable un coup de fouet. C’est le cas d’un projet gréco-bulgare d’installation d’un terminal de GNL à leur frontière pour alimenter en gaz la région du sud-est de l’Europe. Après s’être enlisé, il vient de se concrétiser.
Alors que Gazprom a commencé par interrompre l'approvisionnement de la Bulgarie et de la Pologne pour cause de refus de paiement en roubles, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est apparu confiant, le 3 mai, lors de l’inauguration du terminal de GNL au large de la ville d’Alexandroupoli. « Nous serons bientôt en mesure de nous passer du gaz russe », a-t-il assuré, entouré pour l’occasion de ses homologues bulgare, serbe, macédonien et du président du Conseil européen, Charles Michel.
Les FSRU deviennent de précieux actifs
Cinq milliards de m3 de capacité
Fruit de la coopération entre des sociétés grecques et bulgares, le FRSU, unité flottante de stockage et de regazéification, amarrée à 18 km au large des côtes, devrait être pleinement opérationnelle d’ici à 2023. L’investissement, estimé à 360 M€, a bénéficié de 166 M€ de fonds européens.
Opéré par Gastrade, le terminal, d’une capacité annuelle de regazéification d’environ 5 milliards de m3 et de stockage de plus de 150 000 m3, sera connecté à un gazoduc de 28 km, par lequel le GNL (en grande partie d’origine américaine) sera acheminé vers les marchés de la Grèce, de la Bulgarie, mais aussi de la Serbie et de la Macédoine du Nord. Avec ce projet, la Grèce estime doubler sa capacité de regazéification de GNL, qui est actuellement de 7 milliards de m3.
La compagnie grecque de gaz Depa, la société bulgare Bulgartransgaz et l'opérateur gazier grec Desfa participent également au projet, qui vient en complément d’une nouvelle liaison gazière, dénommée Interconnecteur Grèce Bulgarie (IGB), prévue entre la ville grecque de Komotini et la ville bulgare de Stara Zagora. Elle devrait être opérationnelle dans le courant de l'année.
Adeline Descamps