En juin 2022, l’italienne Eni, présente dans le secteur pétrolier offshore du pays, et l'espagnol Repsol, qui a des intérêts dans le secteur onshore amont depuis 1993, ont reçu l'autorisation des États-Unis d’exporter des « petits volumes de brut » vers l'Europe dans le cadre d'un assouplissement des sanctions américaines envers l'industrie pétrolière vénézuélienne, soumise à un embargo américain strict (bien que souvent détourné) depuis 2019. Une décision surtout motivée par la volonté de limiter le recours au pétrole russe.
Le pétrole destiné à Repsol et Eni est en revanche traité comme un remboursement des dettes passées de PDVSA. La transaction sans argent liquide est conditionnée à la livraison sur les marchés européens, sans possibilité de revente.
Alors qu’elles s’opéraient de façon intermittente jusqu’à présent – Eni a reçu deux cargaisons de brut dilué vénézuélien en juin-juillet de l'année dernière et deux autres cargaisons en novembre, selon les documents internes de PDVSA visés par Reuters –, les exportations de brut vénézuélien ont été suspendues en début d’année le temps d’un audit mené sur les défauts de paiement de certains clients par le nouveau patron de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, Pedro Tellechea, qui a révisé les conditions contractuelles.
315 000 barils
Le trafic semble avoir repris. L’aframax Minerva Alexandra, battant pavillon grec, a chargé quelque 315 000 barils de brut Boscan et 340 000 barils de brut dilué, selon les données de Refinitiv Eikon. Le navire est destiné à la raffinerie de Repsol à Carthagène, selon les documents maritimes, une installation espagnole qui a déjà eu à traiter des bruts lourds vénézuéliens.
La major pétrolière américaine Chevron, qui a une longue histoire au Venezuela, avait bénéficié en novembre d’une licence « restreinte ». Elle est en passe d'expédier plus de 100 000 barils par jour aux États-Unis.
Adeline Descamps
