L’administration Biden avait déclaré le 25 mai qu’elle était en pourparlers avec le régime du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro afin de lever une partie des restrictions qui frappe le pétrole vénézuélien et ainsi autoriser les exportations vers l'Europe. Une décision motivée, du côté américain par la volonté de limiter le recours au pétrole russe.
La major pétrolière américaine Chevron, qui a une longue histoire au Venezuela, fait depuis longtemps pression pour obtenir un assouplissement. Elle ne semble pas concernée, pour l’heure, par le nouvel allégement des sanctions du département d'État américain. Mais elle a bénéficié il y a quelques jours d’une licence « restreinte », ce qui l’autorise à envisager un éventuel redémarrage de la production. La levée de l’interdiction n'autorise cependant pas la conclusion d'un accord ou de toute activité avec la compagnie pétrolière d'État PDVSA, elle, soumise à un embargo américain strict (bien que souvent détourné) depuis 2019.
Cette fois, l’assouplissement concerne Eni, présente dans le secteur pétrolier offshore du pays, et Repsol, qui y a des intérêts dans le secteur onshore amont depuis 1993. Les deux majors européennes seraient bientôt autorisées à exporter « des petits volumes de brut » vers les marchés européens sans crainte de sanctions.
Des années de négligence
Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde et, bien que leur remise en service après des années de négligence ne soit pas facile, son brut pourrait être une option à moyen terme pour pallier en partie l’Oural russe.
Selon Reuters, le pétrole destiné à Repsol et Eni sera traité comme un remboursement des dettes passées de PDVSA. La transaction sans argent liquide est conditionnée à la livraison sur les marchés européens, sans possibilité de revente.
La rédaction