Carburants marins : la Chine tient son pari

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Les exportations chinoises de carburants marins à faible teneur en soufre ont atteint un record en décembre. Les volumes sont encore faibles, de 15,45 Mt, selon les douanes chinoises. Mais elles illustrent les ambitions de Pékin qui, par des incitations fiscales, entend stimuler la production locale et contribuer à la création d'un hub régional de soutage.

Pour s’affranchir des importations de carburants marins en provenance de Singapour, hub mondial de soutage, mais aussi de Fujairah aux Émirats arabes unis, Pékin avait annoncé en janvier 2020, une série de mesures fiscales. La norme règlementaire IMO2020, plafonnant la teneur en soufre des carburants marins, venait d’entrer en vigueur. Objectif pour l’exécutif chinois : stimuler la production pétrolière locale mais aussi viser le marché d’avitaillement de l’Asie du Nord.

Sinopec, CNPC, CNOOC, Sinochem et ZPC avaient été les premiers raffineurs à éprouver le nouveau régime fiscal, plaçant le pétrole en stockage sous douane dans les ports de Dalian, Shandong et Zhoushan. Sinopec et CNPC avaient alors déclaré qu'ils pouvaient produire ensemble 14 Mt par an de fuel à moins de 0,5 % de soufre, tandis que d'autres raffineurs chinois pourraient contribuer à hauteur de 4 Mt.

Mais en mars, la mise à l’arrêt de la première puissance manufacturière mondiale avait contrarié les plans de l’État chinois, contraignant les raffineurs à réduire la voilure alors qu’ils avaient réalisé de substantiels bénéfices en début d’année, avec un prix supérieur de 15 $ au Brent en février. Les ventes dans le port de Zhoushan, à l'Est de la Chine, le principal centre de soutage du pays, avaient même bondi de près de 20 % (374 000 t) après l’entrée en vigueur de la réglementation plafonnant la teneur en soufre des carburants.

La Chine ouvre les vannes au VLSFO

15,45 Mt exportés et 11,48 Mt importées

Dans la continuité de cette politique, la Chine avait, quelques mois plus tard, en avril, délivré ses tout premiers quotas d'exportation de VLSFO pour un volume de l’ordre de 10 Mt en 2020. Attribués à quatre entreprises publiques – Sinopec, China National Petroleum Corp (CNPC), China National Offshore Oil Company (CNOOC) et Sinochem – et au raffineur privé Zhejiang Petrochemical Corp (ZPC), ils devaient permettre de couvrir presque entièrement la demande du marché de carburant maritime côtier, estimé entre 12 et 14 Mt par an.

En décembre, selon les données des douanes chinoises qui viennent d’être publiées, les exportations chinoises de carburants conformes ont enregistré un niveau jamais atteint depuis un an avec un volume de 15,45 Mt. Les expéditions de fuel d'une teneur maximale en soufre de 0,5 % se sont élevées à 2,47 Mt, soit près du double du volume de novembre. Les importations en stockage sous douane, qui comprennent à la fois des carburants à haute et à basse teneur en soufre (HFO et VLSFO), ont atteint 1,03 Mt en décembre, chiffre stable par rapport à novembre. Sur l’année, elles totalisent 11,48 Mt.

La Chine vers l’autonomie en carburants conformes ?

Seize entreprises agréées

La Chine compte désormais 16 entreprises agréées qui délivrent du combustible marin sous douane le long de ses côtes, dont une douzaine sont basées dans le port oriental de Zhoushan. Malgré une forte augmentation de la production nationale, les entreprises ont maintenu les importations en provenance de Singapour – nettement moins coûteuses – pour les réexporter.

Fin décembre, l’administration chinoise a délivré pour l’équivalent de 5 Mt de quotas d'exportation de carburants à basse teneur en soufre, – la première vague pour 2021 –, à cinq entreprises, dont le raffineur privé Zhejiang Petrochemical.

Adeline Descamps

 

 

 

 

 

 

 

 
 

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