Hambourg: le conteneur en difficulté, le conventionnel en forme

Article réservé aux abonnés

Le premier port allemand a été particulièrement impacté par les conditions économiques et géopolitiques alors qu’il avait, ces dernières années, payé le prix fort pour son exposition aux échanges asiatiques et la congestion de ses terminaux. Le conteneur est encore à la peine.

Non seulement le port de l’estuaire de l’Elbe n’a pas réussi à inverser la trajectoire des neuf premiers mois de l’année 2022, mais a, au contraire, foré un peu plus profond. L’ensemble de l’année s’est soldé par un repli de 6,8 %, à 119,9 Mt, dont 69,6 % à l’import.

La baisse des vracs (30 % de l’activité) est directement et indirectement imputable au durcissement des sanctions contre la Russie. Avec 36,2 Mt, les volumes sont en chute de 8,9 % globalement, de 6,3 % (20,2 Mt) pour les vracs secs et de 15,2 % (10 Mt) pour les liquides.

Les marchandises diverses, qui constituent l’essentiel du trafic (83,7 Mt), plombent l’ensemble en se contractant de 5,8 %. Le segment est surtout tiré vers le bas par les conteneurs. En revanche, la tendance pour les marchandises conventionnelles a été positive (+ 11,2 %), mais les tonnages en jeu sont mineurs (1,4 Mt).

À 8,3 MEVP, la boîte est en repli de 5,1 % (8,7 MEVP en 2021), le quatrième trimestre se soldant pour un décrochage de 12,3 % en raison de l’ajustement des stocks, notamment dans la vente au détail et chez les grandes marques de consommation face à l’affaiblissement de la demande des consommateurs, eux-mêmes refroidis par l’inflation.

La Chine dans la place?

En 2022, la Chine était encore en haut de liste des pays partenaires avec 2,46 MEVP, cependant en retrait de 3,8 %. La présence chinoise outre-Rhin a animé les débats politiques du Bundestag l’an dernier quand il a fallu trancher sur l’entrée de Cosco Shipping Ports, filiale du groupe chinois de transport maritime éponyme, au capital d’un des terminaux à conteneurs de Hambourg (le Container Terminal Tollerort, CTT), qu’exploite le manutentionnaire allemand HHLA.

Derrière la Chine, mais avec une bien moindre influence, les échanges conteneurisés avec les États-Unis s’établissent à 605 000 EVP, également en baisse de 2,1 %. Surprenantes, les relations avec la Pologne dont les volumes, à 294 000 EVP, ont augmenté de près de 25 %, ce qui place le pays en quatrième position des partenaires commerciaux.

Alors que la Russie était un des quatre premiers partenaires de l’Allemagne, les relations tiennent désormais à un fil ténu de 80 000 EVP. Le pays de Vladimir Poutine est rétrogradé à la 27e place dans le classement des partenaires commerciaux.

Le train sur les rails

Sur les 8,3 MEVP, 5,4 millions de conteneurs ont été destinés à l’hinterland. Le rail a conservé sa part modale habituelle de 50,5 %, avec 2,71 MEVP (2,2 % par le fleuve avec un peu plus de 118 000 EVP et 47,3 % par la route). Le transbordement est en baisse, de 3,3 à 2,9 MEVP.

Tous tonnages confondus, sur les 88 Mt destinés à l’hinterland, la part du report modal sur le fer est encore plus marquée (54 %), laissant seulement 37,6 % à la route et 8,2 % au fluvial.

Les porte-conteneurs font moins d’escales, mais ils sont plus grands. La fréquentation des mégamax (18 000-24 000 EVP) a progressé de 6 % en 2022 (au nombre de 234), celle des 14 000-18 000 EVP est en hausse de 5 % (126), les unités de 10 000 à 14 000 EVP s’effacent.

Les ports nord-européens à la peine

Port

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15