Le transfert de cargaison du pétrolier grec Sounion, objet d'attaques répétées par les houthis yéménites fin août puis remorqué dans un port-refuge tenu à la discrétion afin d'être pris en charge, a commencé en fin de semaine dernière, a annoncé l'agence de presse grecque ANA.
Du fait de son chargement de 900 000 à 1 millions de barils de brut, le suezmax, appartenant à la société grecque de transport maritime Delta Tankers, représentait une menace flottante, avec le risque de déversement en mer Rouge. Après l'évacuation des 25 membres d'équipage par une frégate française opérant dans le cadre de la mission navale européenne (Eunavfor) en mer Rouge Aspides, les rebelles houthis s'étaient emparés du navire avant d'y poser des charges explosives, déclenchant des départs de feux (18 ont été comptabilisés) qui se sont consumés pendant plusieurs jours.
150 000 t de brut à transborder
Mais les experts estiment que moins de 10 % des 150 000 t de ce brut irakien destinés à la raffinerie de Motor Oil en Grèce ont brûlé. Le reste va donc être transféré sur le Delta Blue, un pétrolier d'une capacité de 158 322 tpl qui appartient aussi à la société propriétaire du Sounion. L'opération en ship-to-ship (STS), qui se déroule au large de Suez, doit durer entre trois et quatre semaines, selon l'ANA.
L'AHTS Aigaion Pelagos, de la société grecque Megatugs Salvage & Towing, mobilisé pour le remorquage en lieu sûr, escorté par trois frégates, des hélicoptères et une équipe des forces spéciales, restera mobilisé le temps du transbordement. Il sera secondé par un autre de ces navires conçus pour le repositionnement des plateformes ou la manutention des ancres, le Panormitis, de la même compagnie.
Adeline Descamps
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