[Le guide du fret maritime 2024-25 vient de paraître] Quand la foudre ne frappe pas qu'une fois

Réactualisé et enrichi, le guide du Fret maritime 2024-2025 édité par le Journal du marine marchande vient de paraître. Un trois-en-un : mémento technique sur toutes les composantes et parties prenantes du transport maritime (métiers, navires, lignes, assurance, conventions, contrats de transport, incoterms, tarification, emballage, sécurité et sûreté, réglementations, associations professionnelles, etc.), décryptage des enjeux et annuaire des professionnels du secteur.

[Edito] Quand la foudre ne frappe pas qu'une fois

Le transport maritime est nerveux. En ces temps imprécis, les mers et océans ne sont pas des endroits où il fait bon se promener. Les zones de navigation tranquille se raréfient à une allure terrifiante. Le rythme des points de basculement est vertigineux. Les perturbateurs déferlent à la vitesse tsunami. Une géopolitique façon « realpolitik » s’englue dans une interminable séquence sans fin. Les fils barbelés restent tendus en mer Rouge et Noire. Il ne manquerait plus que la Chine impériale impose à Taïwan un blocus au détroit de Malacca, par où transitent une grande partie des marchandises fabriquées en Asie, pour que le « strike » dans les eaux essentielles soit atteint.

En mer Noire, les navires doivent s'accrocher aux côtes des États membres de l'OTAN pour éviter de se faire canarder par des bâtiments militaires russes. En mer Rouge, une escorte par des frégates est vivement recommandée pour échapper à la croisade aveugle des Houthis contre des navires marchands dont les liens prétendus identitaires avec ses cibles ennemies, israéliennes, américaines et britanniques, interrogent.

Après un Brexit menaçant le trafic transmanche, les coups de menton sino-américains fragilisant le commerce international, une pandémie planétaire non anticipée par tous les plans Seveso et Orsec, l'invasion nocturne de l'Ukraine par un voisin somnambule, le réveil brutal du Moyen-Orient..., l’année 2024 a mis les deux choke points les plus essentiels au transport maritime – Suez et Panama –, dans un état de navigation grandement perturbé. La désertion du point de passage égyptien, coïncidant avec la sécheresse historique de l’isthme centraméricain, a obligé nombre de navires à emprunter la longue route du cap de Bonne Espérance.

Réputés plastiques, les navires se sont accoutumés ces dernières années à composer avec les détours et à faire bâbord-tribord pour éviter les nouveaux « no man’s land ». Au vent mauvais. Contre vents et marées. Tant qu’il y aura des milles à parcourir.

Le transport maritime n'a jamais été à court de problèmes insolubles. Mais en l'absence de solution évidente, où la logique a tendance à ne pas jouer les premiers rôles, la réponse standard consistant à espérer que le calme vienne après la tempête est peut-être la meilleure option. Même si la foudre ne frappe pas qu’une seule fois.

Adeline Descamps

 

 


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