L'intervention sur le pétrolier, toujours en flammes deux semaines après avoir essuyé des tirs de projectiles des rebelles houthis au large du Yémen le 21 août, devait démarrer le 2 septembre, a indiqué lundi la mission Aspides de l'Union européenne. La mission iranienne auprès de l'ONU avait indiqué le 28 août qu'une trêve allait être observée pour permettre les opérations de remorquage du Sounion, concerné par trois incendies à bord qui continuent de ravager le pont principal. L'équipage, composé de 23 Philippins et deux Russes, avait été secouru dès le lendemain de l'attaque par une frégate française engagée dans la mission européenne.
Compte tenu du chargement du suezmax – 150 000 t de pétrole brut irakien, soit entre 900 000 et un million de barils –, il préoccupe les institutions internationales et les entités nationales et régionales pour le risque de marée noire qu'il fait peser. Le contre-amiral Lagadianos Nikolaos, directeur général de la marine marchande grecque, était intervenu auprès de l'Organisation maritime internationale pour alerter sur le « danger environnemental » que représenterait un déversement d'hydrocarbures.
L'armateur du navire Delta Tankers a indiqué, image satellite de l'Agence européenne de sécurité maritime montrait à l'appui, qu'une marée noire potentielle de 2,2 milles nautiques avait été décélée dans une position correspondant à celle du navire. Pourtant, selon le porte-parole de la mission européenne Aspides, aucun déversement de pétrole n'avait été détecté par les navires déployés en mer Rouge à titre défensif dans le cadre européen.
Trois remorqueurs agréés
Ce sont bien les forces marines de la mission européenne qui assureront la protection des remorqueurs en charge de l'opération de sauvetage. Le plan d'action et le port refuge du navire ne sont toujours pas précisés. Des raisons de sécurité sont invoquées.
Parmi les trois remorqueurs agréés, les Gladiator et Hercules font l'objet de sanctions par l'Ofac, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain (qui n'a pas fait état d'une éventuelle dérogation accordée). Ces deux navires de secours devraient approcher le pétrolier par le sud tandis que le Red Bull opérera par le nord, est-il précisé.
Deux autres navires touchés
Selon l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), deux autres navires ont été touchés le 1er septembre par des attaques au large du Yémen, dont l'une a été revendiquée par les rebelles houthis.
Deux projectiles ont touché un navire à 70 miles nautiques (environ 112 km) de la ville yéménite de Hodeida, sans faire de victimes, tandis que l'équipage a été conduit en sécurité. Selon le Centre conjoint d'information maritime (JMIC), intervenant dans le cadre de la coalition navale multinationale basé à Bahreïn et dirigée par les États-Unis et des pays européens, il s'agit du Blue Lagoon I, un pétrolier battant pavillon panaméen. Visé par trois missiles balistiques mais sans dégâts majeurs, le navire, qui peut poursuivre sa route, aurait été ciblé pour avoir violé « l'interdiction de desservir les ports de la Palestine occupée », a affirmé leur porte-parole militaire, Yeyaa Saree.
L'UKMTO a par ailleurs fait état d'une attaque de drone ayant visé un deuxième navire, à 93 km de Hodeïda, sans faire de victimes. Les motivations de l'attaque ne sont explicitées.
Adeline Descamps