Mer Rouge : les Houthis acceptent une trêve pour secourir le pétrolier grec en flammes

suezmax Sounion

Le suezmax Sounion de la compagnie grecque Delta Tankers est en feu depuis le 23 août alors qu'il est chargé de 900 000 barils de brut.

Crédit photo ©Eunavfor Aspides
Le pétrolier Sounion, pris pour cible alors qu'il traversait le sud de la mer Rouge, est toujours en flammes avec 150 000 tonnes de pétrole à bord une semaine après les attaques des Houthis qui ont déclenché trois incendies. La mission iranienne auprès de l'ONU a indiqué hier soir qu'une trêve allait être observée pour permettre les opérations de remorquage.

Le pétrolier grec Sounion de la société grecque Delta Tankers, qui a été touché la semaine dernière, et à plusieurs reprises, par des tirs de projectiles à l'ouest de la ville portuaire de Hodeïda, tenue par les rebelles houthis, est en flammes depuis le 23 août. Compte tenu du chargement du suezmax – 150 000 t de pétrole brut soit entre 900 000 et un million de barils, la capacité maximale d'un suezmax –, il préoccupe les institutions internationales et les entités nationales et régionales pour le risque de marée noire qu'il fait peser. Mais aucune ne dit si une partie de la cargaison a déjà été déversée ni si le navire, hissant pavillon grec, se trouve dans des eaux internationales ou s'il est à la dérive.

Les attaques perpétrées par les Houthis – ces derniers ont publié une vidéo mettant en scène le moment où ils ont mis le feu au navire –, ont provoqué trois incendies à bord, avait alors informé l'agence britannique de sécurité maritime UKMTO.

La mission de l'Union européenne en mer Rouge Aspides (Eunavfor) avait de son côté indiqué le 22 août avoir évacué l'équipage du pétrolier (23 Philippins et deux Russes) tout en mettant en garde contre la « menace sérieuse et imminente de pollution régionale », qui pourrait conduire à une « crise environnementale catastrophique », et le danger de navigation posé par le navire désormais sans équipage.

Trêve temporaire

La mission iranienne auprès des Nations unies (ONU) a déclaré hier, le 28 août, que le mouvement des houthis Ansar Allah avait accepté la « trêve » sollicitée par plusieurs parties pour permettre l'entrée de remorqueurs et de navires de sauvetage dans la zone où se trouve le pétrolier.

« Il s'agit là d'une nouvelle attaque inacceptable contre le transport maritime international, qui met en danger la vie de marins, est sorti de sa réserve Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l'OMI, dans un communiqué publié hier. Le risque de marée noire, qui constitue un danger environnemental extrêmement grave, reste élevé et les dommages qu'une telle marée causerait dans la région suscitent de vives inquiétudes. Je réitère mon appel pour que cessent immédiatement les attaques illégales, lâches et injustifiables contre la navigation internationale dans la zone de la mer Rouge. »

Quel plan d'action ?

Les États-Unis et l'Union européenne ont déclaré que le navire était sous surveillance mais sans faire état de ce qui allait être mis en œuvre pour le secourir. « Afin d'éviter une crise environnementale catastrophique, les forces navales de l'UE, en coordination avec les autorités européennes, évaluent la situation et se tiennent prêtes à faciliter tout plan d'action », a déclaré le porte-parole d'Aspides dans un communiqué officiel limité aux déclarations d'usage. La question du port refuge se pose dans cette mer devenue inhospitalière depuis que les Houthis attaquent les navires marchands en soutien au Hamas palestinien.

Selon les forces navales européennes, le sauvetage du pétrolier relève de la responsabilité des propriétaires et des exploitants du navire. Delta Tankers aurait tenté un sauvetage mais selon les agences de presse, citant un porte-parole du Pentagone américain, la société de remorquage mandatée aurait fait l'objet d'actions d'intimidation.

La compagnie grecque n'avait pas demandé de protection d'Aspides avant son passage et n'en est pour autant pas au premier navire stigmatisé (c'est son troisième). Elle fait partie des cibles privilégiées par les Houthis qui estiment que « ses pétroliers servent le régime israélien ». Le pétrole était de surcroît en provenance d'Irak (Basrah).

Pour rappel, en cas de déversement du navire, les États ne pourront pas bénéficier d'un versement des Fonds internationaux d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures. Les actes de guerre, d'hostilités, de guerres civiles ou d'insurrections en sont exclus.

Adeline Descamps

>>> Sur un sujet connexe

FSO Safer : Une opération à risques qui requiert treize assureurs

FSO Safer : le plan d'urgence peut démarrer mais il manque encore des fonds

FSO Safer : Une opération à risques qui requiert treize assureurs

Conjoncture

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15