Alors que l’hydrogène vert est une des solutions de carburant non fossile qui permettrait de contribuer à décarboner le transport, et notamment le transport routier de marchandises (TRM), son développement en France a été freiné en 2024. La faute, selon Philippe Boucly, président de France Hydrogène, à une politique publique illisible. Résultat, le Vieux Continent se trouve en position délicate face aux États-Unis et à la Chine, qui avancent très vite.
Progrès significatifs. « Ces dernières années, la filière hydrogène a connu des progrès significatifs, créant une véritable dynamique industrielle qui combine décarbonation, réindustrialisation et création d’emplois, explique Philippe Boucly. En 2024, plusieurs projets ambitieux ont vu le jour, tels que l’ouverture de gigafactories, le développement d’équipements clefs et, du côté de la mobilité, le renforcement du réseau de stations de recharge hydrogène ».
Selon une étude BDO, la filière Hydrogène générait déjà 16 400 emplois, dont 6 300 directs en 2023. On pourrait passer à 66 600 en 2035. Mais pour cela, les décisions politiques doivent suivre.
La mobilité H2 au stade embryonnaire. La France dispose certes de 24 sites de production d'équipements liés au développement du carburant hydrogène. Et pourtant, concernant la mobilité, la quantité de véhicules H2 en circulation est faible. Sont recensés dans la circulation :
- 1 000 taxis (5 % de la flotte en Île-de-France, avec un ajout de 500 véhicules pendant les JO de Paris),
- 58 bus (700 sont en intention de commande),
- 7 bennes à ordures ménagères (dans la communauté urbaine de Dijon),
- 5 camions, dont 3 rétrofités par Hyliko.
La quantité de véhicules industriels à l'hydrogène n'évolue que très peu depuis 2023, et Philippe Boucly en a conscience, pointant l'indispensable débloquage des aides publiques pour donner un second souffle à la filière, et au-delà, inciter les intervenants du transport à s'équiper.
Dans l'attente de la stratégie nationale hydrogène. France Hydrogène avait bon espoir que la révision tant attendue de la stratégie nationale soit publiée avant la fin de l’année 2024. Mais la censure du gouvernement Barnier, le 4 décembre, est venue tout remettre en cause. France Hydrogène est globalement d’accord avec les orientations du document en préparation, même si le souhait est d’avoir plus d’ambition dans l’infrastructure de transport d’hydrogène et un soutien à la mobilité. Il reste à le voir ratifié par un gouvernement...
Présentation du baromètre France Hydrogène à Hyvolution. « L’hydrogène est à une étape charnière, la filière a des défis à relever sur le plan réglementaire, technologique, sur les financements », explique Philippe Boucly. qui présentera les chiffres du baromètres France Hydrogène, le 28 janvier lors d'une conférence qui aura lieu à 14 h sur le stand de l'association au salon Hyvolution.
Crédit photo : Christophe Barette
Un salon de dimensions internationales. Le salon Hyvolution couvre l’ensemble de la chaîne de valeurs hydrogène, de la production aux usages. 120 ateliers sont proposés aux visiteurs, « Les exposants présenteront des solutions concrètes, des retours d’expérience, explique Raphaël Goerens, directeur du salon Hyvolution. Nous sommes dans une logique de déploiement et de changement d’échelle. Hyvolution Summit qui se tiendra en ouverture du salon, le 28 janvier au matin réunira des leaders politiques économiques internationaux pour dialoguer sur les stratégies nécessaires pour faire de l’hydrogène un pilier de la décarbonation mondiale ».
Programme des conférences et infos pratiques sur Hyvolution : rendez-vous sur la page Agenda du site France Routes.
À lire également : Hyliko, entreprise française qui rétrofite des camions gasoil en hydrogène, a présenté le 17 avril 2024, 2 véhicules sur la piste d'essais de Transpolis (Ain). France Routes a testé un porteur qui livre en Ile-de-France des matériaux de construction.
