Le 13 novembre aux Jardins de Saint Dominique, dans le très chic 7e arrondissement de Paris, les adhérents de l'OTRE étaient conviés au traditionnel dîner annuel de l'organisation. Avant le cocktail, les participants ont assisté à une table ronde autour des relations entre donneurs d'ordre et entreprises de transport. Ils ont ensuite écouté les interventions du sénateur Pierre-Jean Rochette, et du grand témoin, le président de la CPME, François Asselin.
Mais la guest-star du soir n'était autre que François Durovray, le ministre délégué aux Transports, qui bouclait moins d'une semaine après sa participation au congrès de la FNTR, son tour de table des associations d'entreprises dans le routier. Son discours, en clôture des débats, a ouvert à une sorte d'échange avec le président de l'OTRE, Alexis Gibergues, celui-ci ayant ouvert l'événement en énumérant les doléances des entreprises du secteur, dans un contexte économique que l'on sait tendu. Baisse d'activité, marges réduites à cause de l'inflation, écotaxe, transition énergétique des véhicules... la situation est globalement partagée par les deux organisations professionnelles, et le ministre n'avait qu'à copier-coller ses réponses du 7 novembre.
« Nos entreprises souffrent dans une conjoncture difficile, annonçait Alexis Gibergues. Elles ont dû faire face à une inflation exceptionnelle. Elles ont constaté que la reprise n'était pas au rendez-vous en 2024. Elles doivent pouvoir vivre de leur travail, or partage de valeur est à repenser dans un écosystème qui évolue rapidement ».
Non à la hausse de la fiscalité sur les carburants. Dans ce contexte, le président de l'OTRE met en garde le ministre contre tout retour en arrière sur le remboursement d'accise sur le carburant.
« Le gouvernement a fait le choix de maintenir en 2025 le taux de remboursement partiel du gazole professionnel, tant pour les marchandises que pour les transports collectifs, a répondu François Durovray. Cette stabilité fiscale permet de préserver au maximum vos marges, la compétitivité du pavillon français et votre capacité d’investissement ». Le gouvernement n'y a pas touché dans le Projet de loi de Finances 2025, donc les transporteurs routiers continueront d'avoir une ristourne sur l'accise gasoil.
Silence sur l'écotaxe régionale. Autre sujet qui fâche, la création en Alsace de l'écotaxe R-Pass, qui risque selon Alexis Gibergues, « d’avoir un coût économique et surtout social pour les transporteurs. Si nos entreprises ont conscience des efforts qu'elles devront fournir en raison de la situation des finances publiques, elles n'accepteront pas des mesures dont l'impact serait dévastateur ».
François Durovray n'a pas rassuré les transporteur sur ce point, d'autant que le risque est fort de voir ce type de taxe se répandre dans d'autres régions.
Accompagnement de la transition énergétique des camions. « Dans la stratégie nationale bas-carbone de la France, le verdissement de la motorisation des véhicules lourds est essentiel et reposera à titre principal sur l’électrification, expliquait François Durovray. Mais nous devons préserver un mix énergétique équilibré pour accompagner la transition, la rendre accessible et continuer de répondre à certains usages pour lesquels il n’existe pas à court terme d’alternative à la motorisation thermique. Nous continuerons d’accompagner la profession pour que l’offre se développe. En 2024, les crédits ont été doublés par rapport à 2023 : 130 M€ ont été alloués au programme CEE E-Trans pour la transition énergétique des véhicules lourds vers des camions électriques, dont 20 M€ dédiés spécifiquement aux PME. Pour 2025, un nouveau dispositif est en cours de préparation, toujours sur le dispositif des CEE, s’appuyant sur une fiche d’opération standardisée ».
Simplifications administratives. « Je serai particulièrement attentif à la simplification,poursuivait le ministre. Le dispositif PME 2024 a montré son attrait. Je souhaite qu'un projet soit rapidement présenté au Conseil supérieur de l’énergie pour lancer le dispositif début 2025. S’agissant du suramortissement, l’amendement du gouvernement qui corrige le dispositif actuel relatif au régime des aides d’État applicable a été voté par l’Assemblée Nationale. Le meilleur moyen d’accompagner le secteur est de simplifier votre quotidien. Trois arrêtés ont déjà été pris sur l’accompagnement des candidats par les centres de formation. L’attestation de droit à conduire sécurisée devrait être mise en place par décret très prochainement ».
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