Trois syndicats réunis, portant trois revendications au ministre des Transports en compagnie de 1 000 employés du secteur, telle était la manifestation organisée le matin du 5 juin dans le 7e arrondissement de Paris. Les représentants de la CFDT, FO et CFTC ont été reçus par Patrice Vergriete aux alentours de midi.
Qui appelait à la manifestation ? Les représentants de FO-UNCP Transports et Logistique, de CFDT Route et de la CFTC Transports et logistique on contribué à réunir un millier de personne le 5 mai, au carrefour des boulevards Saint Germain et Raspail dans le 7e arrondissement de Paris, à deux pas du ministère des Transports.
Pourquoi cette manifestation ? Visiblement, les habitants de ce quartier huppé de la capitale n'étaient pas habitués à entendre la colère des sans-grade du transport et de la logistique.
"Quand on travaille alors que tout le monde reste chez soi pendant que circule un certain virus, tout le monde nous applaudit, constatait Patrick Blaise, secrétaire général de la CFDT Route. Mais quelques mois plus tard quand il s'agit de discuter salaires, il n'y a plus personne".
Que se passe-t-il dans la logistique ? C'est surtout dans la logistique qu'il y a urgence : les négocations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires patinent entre syndicats et les organisations professionnelles dont la principale est l'Union TLF. "Dans le transport routier on a obtenu 5,4 % d'augmentation en fin d'année dernière, on ne pourra pas espérer plus, soulignait Bruno Lefebvre, secrétaire général adjoint de FO-UNCP. Mais dans la logistique on en est loin. Le niveau d'augmentation proposé est si bas qu'une douzaine de coefficients de salaires conventionnels sont inférieurs au Smic".
Et dans le transport routier de marchandises (TRM), que demandent les centrales ? Les syndicats du TRM ont demandé au ministre de poursuivre le travail entamé par son prédécesseur, Clément Beaune, à propos du chargement et déchargement des camions. "Nous exigeons que les conducteurs routiers ne soient pas obligés d'effectuer les opérations de manutention, ce qui se passe dans de nombreux entrepôts, déplore Patrick Blaise. Nous voulons une loi, un décret, que ce soit obligatoire pour que les chargeurs appliquent ce règlement. Clément Beaune avait évoqué une recommandation mais ce n'est pas suffisant".
Qu'est-ce qui coince au niveau des JO ? Les représentants syndicaux sont descendus dans la rue pour demander au ministre d'autoriser les convoyeurs de fonds à circuler dans les voies Paris 2024 lors des Jeux Olympiques. Pour l'instant ce n'est pas le cas. "Pire, le ministère de l'Intérieur exige que les convoyeurs portent un gilet les identifiant lors des opérations dans la capitale pendant les JO, poursuit Patrick Blaise. Si en plus ils sont coincés dans les bouchons, on va en faire de vraies cibles !"
Et maintenant ? Patrice Vergriete, qui n'est pas réputé pour son intérêt au transport routier et à la logistique, entendra-t-il ces revendications ? "Le ministre s'est engagé à les défendre auprès des employeurs et des différents services étatiques concernés", soulignaient les représentants syndicaux à la sortie de l'entretien. Ils ont prévu de se réunir fin juin pour décider des suites à donner au mouvement. Certains, à la CFDT, se disaient prêts à mener une action pendant les JO s'il le fallait.