Les camions électriques se déploient en France

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Les cinq Renault Trucks T E-Tech des transports Chazot et Dupessey effectuent des rotations quotidiennes de 360 km entre Saint-Priest et Bourg-en-Bresse pour livrer les essieux des camions de la marque.

Crédit photo Renault Trucks
Il semble enfin y avoir un frémissement dans les ventes de camions électriques en France. Elles stagnaient depuis deux ans mais l'Observatoire du véhicule industriel (OVI) note l’amorçage d’un marché. La preuve par les chiffres, et par les acquisitions récentes de transporteurs.

La mobilité électrique s’étend lentement mais sûrement aux poids lourds dédiés au transport de fret. L’Observatoire du véhicule industriel (OVI) BNP Paribas Artegy estimait, dans une note diffusée en juillet, qu’il s’était immatriculé entre 500 et 800 camions de ce type dans l’Hexagone durant le premier semestre 2024, grâce aux aides publiques proposées en 2023.

Une évaluation qui corrobore celle de Vision Air, l'étude de la Fédération française de la carrosserie (FFC), publiée début juillet (cliquez sur ce lien pour lire l'article).

Sur quel accélérateur appuyer ? Un nouvel appel à projet de 130 M€ en 2024 a été lancé par l’Ademe (cliquez sur ce lien pour lire l'article), mais il reste à déployer l’offre de stations de recharge électrique haute performance pour accélérer encore ce mouvement, hélas insuffisant si l’on se réfère aux objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par l’Union européenne.

Quelle marque sort gagnante de ce développement ? Parmi les gagnants sur ce marché français émergent, Renault Trucks, qui lance son tracteur 44 t T E-Tech. Soutenus par l’Ademe, les transports Doumen, basés à Boulazac en Dordogne, en ont acquis un qui assurera plusieurs liaisons quotidiennes dans un rayon de 150 km autour de Périgueux, ainsi que six points de charge. La société dispose déjà de 51 camions au biogaz et de 14 au biocarburant Oleo100. Huit utilitaires électriques ont aussi rejoint le parc pour assurer les livraisons des derniers kilomètres.

En Dordogne, Doumen vient de présenter son premier tracteur Renault T E-Tech 44 t qui livre autour de Périgueux.
Crédit photo : Renault Trucks

Depuis juin, les transports Dupessey et Chazot effectuent au quotidien la livraison d’essieux pour les camions Renault, entre les usines de Saint-Priest (Rhône) et de Bourg-en-Bresse (Ain), à l’aide de 5 tracteurs T E-Tech (cliquez sur ce lien pour lire l'article).

 

Le contrat est gagnant-gagnant : les deux transporteurs ont signé une location de six ans avec Renault Trucks, qui s’est engagé pour la même durée par rapport à la prestation de transport. Chaque camion est chargé à 20 t et effectue deux rotations quotidiennes, soit 360 km.

Quel secteur s'électrise le plus ? La distribution urbaine, assurément. Ainsi en Ile-de-France et dans le Nord, Transgourmet opère sa transition : 10 Renault Trucks D E-Tech 16 t complètent le parc de 120 camions de cet opérateur dans l’alimentaire. « L’entrepôt régional de 20 000 m2 dessert l’Île-de-France et une partie du Nord, soit 6 000 clients, explique Clément Lubin, directeur supply chain de Transgourmet France. Chaque jour, nous livrons à partir de ce site 1 000 clients avec 120 tournées. » Les deux premiers porteurs électriques ont été livrés début juillet.

Cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur les camions électriques de Transgourmet.

Dix Renault Trucks D E-Tech 16 t rejoindront la flotte de Transgourmet d’ici à la fin de l’année.
Crédit photo : Renault Trucks

Avec sa marque propre et Renault Trucks, le groupe Volvo Trucks est ainsi le constructeur le plus présent sur le marché du camion électrique en France.

D'autres marques sont-elles présentes sur ces marchés ? La Staf possède déjà des camions roulant au biogaz et au biocarburant, sur son parc francilien de 780 véhicules moteurs et 1 060 cartes grises. Poussée par l’obtention d’un contrat de livraison de restaurants lors des Jeux olympiques de Paris, elle vient d’acquérir deux porteurs Mercedes eActros 400 et deux Scania, avec le concours de l’Ademe.

Ayant remporté un marché sur les JO de Paris, la Staf a débuté en juillet la livraison urbaine via deux porteurs Mercedes eActros 400 et deux Scania électriques.
Crédit photo : Daimler Truck

Les eActros 400 6x2 de 27 t ont recours à la technologie eAxle qui associe essieu, moteur électrique et boîte de vitesses à 2 rapports, préservant suffisamment de place pour installer trois packs de batteries de 112 kW chacun, rechargeables en 1 h 40 (de 20 % à 80 %). Ces deux camions ont une autonomie de plus de 400 km, selon le constructeur. Les Scania sont des porteurs 26 t 6x2*4, réceptionnés fin juillet.

Les conducteurs adhèrent-ils au projet ? « J’ai eu beaucoup de candidats pour conduire ces camions, se réjouit Kara Mendjel, P.-D.G. de la Staf. Les chauffeurs aiment d’abord l’absence de bruit dans la cabine et les démarrages. »

Et dans la location de camion avec chauffeur, où en est-on de la transition ? Le loueur et transporteur GT Solutions, lauréat de l’appel à projets 2023 de l’Ademe, a reçu des aides à l’acquisition de 37 camions zéro émission (cliquez sur ce lien pour lire l'article).

Vingt véhicules ont rejoint son parc et sont affectés à des clients qui ont accepté le surcoût, dont une dizaine dans le transport de pneumatiques Michelin, Bridgestone, Goodyear et Continental. Le marché a été passé auprès de deux constructeurs : Renault Trucks pour les porteurs E-Tech 16 t et 19 t, et Volvo Trucks pour un tonnage supérieur.


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