Le 23 avril, c’est dans les locaux de la Chambre de commerce et de l’industrie de la Région Ile-de-France à Paris que l’OTRE Île-de-France a tenu sa traditionnelle Journée professionnelle. À la suite de son Assemblée générale, les adhérents ont pu assister à deux tables rondes sur le thème de l’héritage des Jeux Olympiques et sur le financement de la transition énergétique dans le transport routier. Ce fut également l’occasion pour l’OTRE de rappeler son accompagnement de ses adhérents pour ces sujets, sources d’inquiétude dans le TRM.
Repenser le TRM grâce aux JOP 2024
Lors de la première table ronde, les intervenants se sont interrogés sur l’héritage à la suite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. « Si l’organisation des flux est concluante, il est envisageable que la réglementation évolue pour le TRM, par exemple sur la circulation des poids lourds en ville ou encore le transport de matières dangereuses », affirme Charles Barbier, sous-directeur des déplacements et de l’espace public à la Direction des usagers et des polices administratives à la Préfecture de Police. Pour Jean-André Lasserre, directeur des programmes Interlud+ et LUJOP, l’héritage se situe davantage dans le travail collectif : « En se préparant pour les JOP 2024, les entreprises et les pouvoirs publics ont pu se pencher sur la géographie des flux, sur le recensement et l’harmonisation des arrêtés de circulation ou encore sur les outils d’aide à la décision ». De son côté, Anthony Métayer, délégué général de la CPME Île-de-France, souligne la dimension sociale de cette coopération : « Malgré les contraintes, les JOP 2024 ont constitué l’occasion pour les différents acteurs de se réunir et de tout mettre en commun pour répondre aux défis liés à l’événement. La mobilisation pour trouver des solutions peut constituer un élément d’attractivité pour les métiers du transport et de la logistique ». Un avis qui va dans le sens de Daniel Weizmann, directeur du MEDEF Ile-de-France : « Les JOP 2024 sont une chance pour les entreprises de générer des revenus mais aussi pour les salariés. Nous pensons qu’il y aura 15 000 à 20 000 réorientations d’emplois après l’événement ».
Un effort collectif pour financer la décarbonation
Lors de la deuxième table ronde, l’OTRE Île-de-France a souhaité évoquer la transition énergétique et son financement. « Il n’y aura pas de solution unique pour remplacer le camion diesel. Les transporteurs devront consentir à de lourds investissements notamment sur les véhicules, avec un TCO différent selon l’usage », souligne Hélène Quévremont, directrice aux affaires techniques, à l’environnement et à l’innovation de l’OTRE. Pour aider les acteurs du transport, les constructeurs ont complété la commercialisation de véhicules d’un panel de prestations de services. « Le développement de ces véhicules bas carbone s’accompagne de services financiers. Dans ce cadre, la location longue durée est un modèle d’accès aux poids lourds zéro émission qui va contribuer à accélérer le mouvement », souligne Marie Defrance, adjointe déléguée à la présidence à CSIAM (Chambre Syndicale Internationale de l'Automobile et du Motocycle). Pour le financement de la transition écologique, certains acteurs du secteur bancaire ont développé des solutions de financement spécifiques. « Le Crédit Coopératif a notamment déployé le Prêt Mobilité verte pour aider les transporteurs au rétrofit de leurs véhicules vers l’électrique », indique Yann Talouarne, responsable Développement Marché des Entreprises au Crédit Coopératif. En conclusion de cette table ronde, Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, a insisté sur le fait que « le but du transport n’est pas d’être décarboné, mais d’acheminer les marchandises à destination en temps et en heure ». Sur la conjoncture, l’ancienne ministre se montre confiante : « Avec la réindustrialisation et l’économie circulaire, les flux sur le territoire vont se multiplier, il y aura donc une hausse de la demande de transport dans les années qui viennent ».