Rencontres de la filière de la FFC : Quelle place au thermique dans la transition ?

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Stéphane Espinasse président de Iveco France et Stefano Fedel, vice-président exécutif en charge des ventes et du marketing de Scania.

Crédit photo Florence Roux
Condamné, le moteur thermique ? Lors d’une conférence des Rencontres de la filière by Solutrans, le 10 octobre, organisée à Lyon par la fédération française de carrosserie (FFC), constructeurs, politique et expert lui reconnaissent un rôle dans le mix énergétique de transition. Au moins à court terme.

“Moteur thermique, la solution à la transition énergétique ?” Avec cette question un brin provocatrice, la conférence des Rencontresde la filière by Solutrans (organisée à Lyon par la fédération française de carrosserie) invite à réfléchir à l’avenir du moteur à combustion. “Il peut avoir un futur propre avec des bio- ou des e-carburants, amorce Harald Seidel, président de Daf Truck et du conseil des véhicules utilitaires de l’association des constructeurs européens d’automobiles (Acea). Il n’y a pas une solution unique pour décarboner le transport routier, mais une multiplicité, selon les usages”...

Le thermique dans le mix

Chez Scania, où environ 25% de l’offre est électrique aujourd’hui, Stéfano Fedel, vice-président exécutif en charge des ventes et du marketing, estime que “l’électrification représente l’avenir”, mais pense aussi “que le moteur diesel est un des outils de la décarbonation”, en particulier dans “d’autres continents où l’on aura besoin du moteur à combustion pour 20 ou 30 ans encore”. En Europe, pour réduire les émissions, il voit aussi un intérêt à “utiliser des technologies très matures comme les biofuels, les biodiesels ou des solutions hybrides” et, à court terme, à déjà favoriser le rajeunissement des flottes pour remplacer les plus vieux véhicules thermiques.

“Tous les constructeurs vont dans l’électrique, à la fois pour respecter l’objectif de réduction de CO2 et pour répondre à la réglementation, reconnaît Stéphane Espinasse président de Iveco France. L’électrique est le plus efficace pour réduire le CO2 à court terme. Mais le mix énergétique doit se déployer selon les missions, l’urbain, la moyenne et longue distance, et selon les territoires. Il faut donc investir dans toutes les possibilités, et il y aura probablement du moteur thermique”.

Choisir son thermique

Vice-président chargé des mobilités de la Métropole de Lyon, Jean-Charles Kohlhaas, rappelle, lui, que “la question n’est pas de bannir ou sauver le moteur thermique, mais d’aller vers la décarbonation”, avec le bon mix énergétique. Pour lui, “le moteur thermique n’est pas mort, notamment grâce au GNV”, dont il se dit “un farouche défenseur”. Mais dans les centre-villes, ajoute-t-il, “nous avons des taux d'émissions de dioxyde d’azote, produits à 95 % par le diesel, trop élevés. A Lyon nous interdirons le diesel au 1er janvier 2028, mais pas les camions”. En particulier les électriques ou au bioGNV.

Se passer du moteur thermique ? Délicat à court terme enchaîne Jean Charles Lecoupeau, PDG de 2C consulting, qui rappelle que “les moteurs à combustion interne représentent toujours 98 ou 95 % du parc actuel et plus de 95%”, contre une part “epsilonesque” pour les électriques. Pas non plus souhaitable pour le consultant, car les moteurs à combustion interne peuvent fonctionner avec divers carburants, dont certains bas carbone : “abandonner le moteur thermique, c’est abandonner un grand panel de ressources”, potentielles solutions dans le cadre de la transition énergétique qui, assure-t-il, “passera par un mix énergétique. Il nous faudra de tout, sinon on finira en panne sèche”.

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