Au fil des années, les constructeurs ont dû développer des technologies afin de répondre aux objectifs CO2 fixés par l'Europe. C’est le cas entre autres de DAF Trucks qui a profité d’une conférence sur la transition énergétique, dans le cadre du salon Technotrans ce 17 octobre à Nantes, pour présenter sa gamme de véhicules électriques commercialisée depuis 2017. « Nous avons lancé il y a quelques semaines la troisième génération. Neuf modèles sont disponibles avec, pour nouveauté, le choix d’opter de deux à cinq tailles de batteries, allant de 120 kilowattheures à plus de 500 kWh, pour coller aux besoins et à l’application du véhicule », explique François Roncin, responsable des ventes directes et électriques grands comptes.
Mais la solution unique n’existe pas. « L’électrique n’est pas la solution de l’avenir mais une des solutions », embraye à ses côtés Céline Dangin, directrices de ventes réseau chez DAF Trucks dont les moteurs sont déjà compatibles avec le carburant HVO depuis plusieurs années. L'introduction de la compatibilité avec le B100, en 2025, viendra compléter cette démarche en élargissant le choix de carburants renouvelables disponibles pour les camions DAF.
Pas simple de s’y retrouver
Aujourd’hui, « une multitude de possibilité d’énergie s’offre aux transporteurs », poursuit-elle. Et, du côté de transporteurs, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver alors que le paysage réglementaire, notamment lié aux ZFE (Zone à Faibles Émissions), ne cesse d’évoluer. Olivier Potiron, directeur du Sidan, le concessionnaire DAF en Loire-Atlantique et Vendée depuis 1986, souligne la nécessité de les accompagner dans ces changements afin de leur donner de la vision. « Quelle énergie demain ? Nous observons de vraies inquiétudes de la part de nos clients sur ce sujet. » Pour lui, il s’agit d’opérer un réel changement de culture. « Un véhicule alimenté avec des énergies renouvelables sera adapté à une activité bien précise. Il faut donc s’assurer que c’est bien rentable. »
Un objectif rentabilité
La rentabilité, c’est justement l’un des critères qui va aiguiller la décision des Transports Nauleau (80 moteurs) situés à Machecoul (Loire-Atlantique). « Nous étudions le B100, également simple à mettre en œuvre mais il faut une cuve indépendante. Ce qui suppose des investissements supplémentaires », souligne Teddy Nauleau qui incarne la troisième génération au sein de cette entreprise familiale. A ses côtés, David Legrand, dirigeant des transports éponymes à Aizenay (Vendée) spécialisés dans le BTP autour de trois métiers - la benne, la grue et le plateau - pense quant à lui qu’un transporteur ne peut pas s’engager seul sur la voie de la transition énergétique. « Il faut le faire avec nos chargeurs », est-il d’avis. Ce transporteur également doté d’un parc de 80 véhicules explique être « en phase de découverte » sur les nouvelles énergies. « Aujourd’hui, 100% de notre flotte roule au diesel car nos activités de nous permettent pas d’aller vers l’électrique. De plus, l’hydrogène n’est pas encore une solution mature. Nous avons aussi un seuil de rentabilité à atteindre. Et, dans la conjoncture actuelle, ce n’est pas évident d’injecter des coûts supplémentaires. » Pour lui, le HVO se présenterait comme « la solution la plus simple à mettre en place pour une transition rapide ».