C’est dans les locaux de l’École nationale supérieure de chimie de Paris que le colloque « Décarboner les transports, où et comment agir ? » s’est tenu le lundi 16 octobre. Organisé avec différents partenaires parmi lesquels l’École des Ponts ParisTech, la Fabrique de la Cité, la plateforme prospective et innovation Léonard, le Lab Recherche Environnement et Vinci Autoroutes, cet événement a réuni chercheurs, entreprises, institutions et entreprises pour échanger autour des leviers pour réduire l’empreinte carbone notamment du TRM. Dans une vidéo diffusée lors du colloque, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, rappelle que la décarbonation des transports routiers « ne sera possible que si tout le monde avance ensemble : gouvernement, élus locaux, entreprises, acteurs de la recherche, etc. ».
Un besoin de visibilité pour investir
Pour parvenir à fédérer l’ensemble des acteurs, Pierre-Louis Ragon, chercheur à l’International Council on Clean Transportation (ICCT), rappelle la nécessité d’un plan massif avec des objectifs harmonisés : « Cela donne à la fois une feuille de route claire pour favoriser les investissements de la part des entreprises. Et il faut que les objectifs soient suffisamment réalistes ». Dans le cadre du programme « Fit for 55 », la Commission européenne a proposé une réduction de 43 % en 2030 et de 90 % en 2040.
Pour l’heure, les véhicules à batteries électriques sont l’alternative privilégiée « en raison de leur maturité technologique, et du coût compétitif à l’usage », et ce, malgré une autonomie limitée. Toutefois, le chercheur indique « qu’en adoptant massivement les technologies de batteries actuellement disponibles sur le marché, on se rend très dépendant de la Chine ». Outre les progrès technologiques sur les batteries, il existe d’autres leviers pour le transport routier de marchandises, comme le précise Pierre-Louis Ragon : « il faut tout d’abord travailler sur les différents types d’infrastructures de recharge : de nuit, en zone d’arrivée (entrepôts), et en itinérance (tous les 60 km selon les préconisations européennes) ».
Si l’électrique constitue une partie de la réponse à la décarbonation de la route, Louis Du Pasquier, directeur des mobilités décarbonées chez Vinci Autoroutes souligne que ce n’est pas la seule alternative. « Le règlement européen se base principalement sur les émissions de polluants à la sortie du pot d’échappement. Conséquence : le biogaz et les biocarburants sont moins privilégiés, alors qu’ils ont aussi un pouvoir de décarbonation. De plus, ces énergies nécessitent que des adaptations minimes au niveau des infrastructures d’avitaillement ».
Pour réussir la transition énergétique du TRM, Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, insiste sur le fait « qu’il faut nécessairement partir des besoins des chargeurs », et que « la route restera le mode dominant de transport, quelle que soit la multimodalité ». « Il faut avoir un mix énergétique diversifié. Dans ce cadre, il faut profiter de la dynamique industrielle de production de véhicules bas carbone, et en travaillant sur le raccordement aux énergies ».
Retrouvez les leviers de financement évoqués lors de événement ici.
