La stratégie hydrogène de la région Hauts-de-France date de ce printemps. La massification est prévue pour 2035, traduisant bien que si l’hydrogène « peut potentiellement transformer la région », il faudra encore attendre quelques années avant sa généralisation. Jean Gravelier, pour le Pôlénergie, et Marie-Emmanuelle Crozet-Malcor, du conseil régional, ont rappelé les objectifs du plan : « décarboner l’industrie et les usages et favoriser l’installation d’une technologie permettant un développement durable ». Tout en sachant que la stratégie est en constante adaptation : la production d’hydrogène par électrolyse, quand le coût de l’électricité est important, incite à regarder d’autres technologies de production, comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale.
« Il est intéressant d’avoir transitoirement des technologies qui permettent d’avoir un hydrogène décorrélé des prix de l’électricité ». Les Hauts-de-France ambitionnent de produire pour leurs propres besoins mais aussi de livrer les voisins européens.
Deux projets en cours dans le Grand Est
Une dimension transfrontalière, exploitée également par la région Grand Est. La région se situe sur les routes du transport d’hydrogène depuis l’Espagne et le Portugal vers l’Allemagne. Dans ce domaine, tout n’est pas à construire. Une bonne partie des réseaux reprend les chemins historiques du gaz et les canalisations devraient pouvoir être rétrofitées.
Deux projets sont bien lancés. MosaHYc interconnectera la Sarre et la Moselle sur un réseau d’environ 90 kilomètres, avec 65 000 tonnes d’hydrogène transportés par an.
Mise en service : 2027. RHYn devrait suivre en 2029 avec un réseau longeant le Rhin, de Saint-Louis à Mackolsheim en passant par Mulhouse, connecté avec l’Allemagne et possiblement la Suisse. 190 000 tonnes d’hydrogène pourront ainsi être transportés par an, un écosystème participant par ricochets à la décarbonation de la route.