Pourquoi marquer l’engagement du groupement Astre en organisant un événement dédié ?
Denis Baudouin : Cet événement marque un tournant dans notre engagement en matière de mobilité bas carbone, car nous avons décidé d’avoir une approche quelque peu différente. Nous souhaitons être à l’origine d’un process systémique en faveur de la décarbonation, et ne pas se focaliser sur les énergies alternatives au niveau du camion. Lors de notre événement, trois intervenants d’horizons très différents vont nous permettre d’aborder la thématique selon divers points de vue. Cédric Ringenbach, fondateur de La fresque du climat, va nous permettre d’en savoir plus sur le dérèglement climatique. De son côté, Reuben Fisher du The Shift Project, va nous indiquer comment agir pour décarboner le fret routier dans le cadre du Plan de transformation de l'économie française. Enfin, Fabrice Bonnifet, directeur développement durable chez Bouygues, va nous rappeler l’importance que chaque acteur contribue de manière coordonnée. L’idée est d’aller vraiment au-delà la vision du transporteur, et de prendre de la hauteur.
Pouvez-vous détailler les engagements du groupement et des adhérents dans ce nouveau cap sur la décarbonation ?
Tout d’abord, pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où on part. Chez Astre, nous avons décidé de suivre le référentiel de Carbone 4 dénommée Net Zero Initiative. Il s’appuie sur trois piliers : réduire ses propres émissions, diminuer celles des parties prenantes, et trouver des moyens de séquestrer le carbone. Le but étant de structurer les actions de décarbonation pour avoir un effet de masse. Pour le bilan carbone, nous avons mis à l’essai auprès de trois Astriens une solution de pilotage de Toovalu sous l’encadrement du cabinet de conseil EkoDev. Nous avons obtenu une preuve de concept au début de l’année 2023, et nous allons le déployer progressivement auprès des adhérents.
Qu’en est-il des actions sur les autres piliers du Net Zero Initiative ?
Pour inciter la baisse des émissions des parties prenantes, nous travaillons à monter un label carbone pour les camions électriques en collaboration avec EDF. Enfin, sur le volet de la séquestration, le TRM n’a malheureusement pas de moyen. C’est pourquoi nous allons nous adosser à des agriculteurs (au travers de l’association Terres à terre) pour les aider financièrement à changer leur modèle de production agricole.
Quels sont les ambitions du groupement Astre en matière de décarbonation ?
Au sein d’Astre, nous travaillons à plusieurs actions à plus ou moins long terme. En 2024, nous souhaitons verdir notre plan de transport interne, en abandonnant toute énergie fossile au profit d’énergies alternatives : B100, XTL, biogaz. Ce verdissement sera étendu à la distribution au client, nous espérons pour 2025. Nous souhaiterions également pousser l’équipement des adhérents en véhicules électriques. Toutefois, cela dépendra de certains paramètres encore incertains, comme l’état du réseau d’infrastructures ou encore le prix du kWh. Nous souhaitons également contribuer à une finance responsable, en incitant les adhérents à publier leurs données extra-financières en vue de solliciter de potentiels investisseurs. Enfin, nous souhaitons engager les 90 fournisseurs du groupement dans une démarche d’achats responsables.
