Décarbonation : L’IRU contre l’obligation d’achats de poids lourds bas carbone

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L'Union européenne souhaite accélérer sur la décarbonation du transport routier.

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L’organisation internationale du transport routier (IRU) a appelé les États membres contre la proposition du Parlement européen concernant les transporteurs routiers. Il a soumis un projet de réglementation visant à une obligation d’achat des véhicules lourds bas carbone par les entreprises du transport.

Le 17 janvier, l’organisation internationale du transport routier (IRU) a envoyé une lettre aux États membres de l’Union européenne leur incitant de rejeter un texte de loi soumis prochainement par le Parlement. Ce projet vise à imposer une obligation d’achat de camions zéro émission par les transporteurs, dans le cadre des objectifs de décarbonation de la filière. « Le fait d'imposer aux opérateurs privés des objectifs d'achat de véhicules à émissions nulles irait à l'encontre des droits fondamentaux garantis par la Charte de l'Union européenne », indique Raluca Marian, représentante de l’IRU à Bruxelles. Avant de poursuivre : « L'obligation d'acheter des véhicules non polluants peut non seulement violer le droit de propriété et le droit d'exercer une activité économique, mais elle peut également entraîner des distorsions du marché puisque la version du Parlement prévoit que de telles restrictions sur l'utilisation du capital ne s'appliqueront qu'aux grands opérateurs ».

Un mauvais timing

Loin d’être contre la décarbonation du transport, l’IRU justifie ce courrier par la situation fragile des acteurs du secteur. « Les opérateurs de transport, qu'ils soient grands ou petits, ont des marges très réduites. L'obligation d'acheter des véhicules qui ne sont potentiellement pas adaptés à leurs types d'opérations et qui sont deux à trois fois plus chers placerait inévitablement certains acteurs dans une situation de désavantage concurrentiel », souligne Raluca Marian. En outre, l’organisation internationale du transport regrette que cette proposition soit déjà mise sur la table alors qu’il y a actuellement « un manque important d'infrastructures pour les carburants alternatifs dans l'UE ». Toutefois, le règlement sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs, qui doit en partie apporter un début de solution, va entrer en vigueur dans le courant de l’année 2024.

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