Club de l'OT : Quels retours d’expérience sur les énergies alternatives ?

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Club OT

La plupart des participants au Club de l'OT sont conscients de l’importance de la transition énergétique, mais éprouvent des difficultés à basculer vers l’application sur leur propre flotte de véhicules.

Crédit photo Sylvie Mugular

Pas simple de se convertir aux énergies alternatives, si l’on en croit l’ensemble des transporteurs qui se sont exprimés lors de ce Club OT 2023. La plupart sont conscients de l’importance de la transition énergétique, néanmoins ils éprouvent des difficultés à basculer vers l’application sur leur propre flotte de véhicules.

Passer à des énergies alternatives s’avère compliqué pour les chefs d’entreprise présents au Club de l’OT. La raison ? « Le transport routier génère de faibles marges et le TCO d’un camion prime sur toute autre considération », explique un transporteur. Les plus en difficulté par rapport à la transition sont ceux dont l’activité est basée sur du transport longue distance. « Nous faisons du transport frigorifique en national et pour l’instant, l’offre de véhicules fonctionnant avec des carburants contribuant à réduire les émissions de CO2 n’est pas cohérente », témoigne ce professionnel, qui attend le camion à hydrogène.

GNV

Le gaz ne retient pas les suffrages des transporteurs qui étaient présents à ces tables rondes. « Nous voulions acquérir trois camions au gaz pour une activité de vrac TP au départ de Chartres. Nous avons fait faire une étude, et constaté qu’il manquait de stations d’avitaillement », regrettait cette dirigeante d’entreprise basée en région Centre. D’autres ont noté que l’inflation en 2022 avait impacté ce carburant, et surtout, il nécessite d’investir dans des matériels spécifiques qui sont plus chers que les camions identiques fonctionnant au gasoil.

Biocarburant

Ce n’est pas le cas des camions au biocarburant, qui sont plébiscités par les transporteurs ayant participé à cette table ronde. Ceux-ci y voient un moyen de réduire les émissions de CO2 à court terme, en acquérant des camions qui pourront aussi circuler au gasoil, quand ils seront dans une zone où il n’y a pas de cuve installée pour se ravitailler. Ainsi, les transporteurs ne visent pas obligatoirement à obtenir la vignette Crit’air 1, ce qui n’est possible que quand ils peuvent prouver que le camion fonctionne exclusivement au B100 (inscrit sur la carte grise). Ils cherchent surtout à réduire leur empreinte carbone.

Notons que certains ont tout de même déjà converti une grande partie de leur flotte aux carburant moins émissifs, comme ce gros transporteur œuvrant en distribution, principalement en région parisienne : il possède des camions au gaz, au B100. Pour lui l’objectif est clairement d’obtenir la vignette Crit’Air 1. Il va se lancer dans l’expérimentation d’un camion électrique, dont l’autonomie correspond à ses critères.

Électrique

Mais sur l’électrique, ces transporteurs se lancent prudemment, voire attendent en seconde ligne de connaître les résultats d’expérimentations chez les plus gros transporteurs. Certains y sont même défavorables, arguant que, si on intègre l’ensemble du cycle vie d’un véhicule, l’intérêt écologique n’est pas prouvé. Le camion hydrogène est en revanche très attendu par ceux qui font de la longue distance.

D’autres sont prêts à se lancer dans l’aventure, mais pour cela, ils demandent à être aidés de leurs clients, qui doivent comprendre que les investissements nécessaires à la transition énergétique devront être assumés par l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en fret.

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