Il y a eu unanimité parmi les transporteurs présents aux différentes tables rondes pour souligner l’importance voire la nécessité d’être accompagné par ses clients lorsqu’il s’agit d’investir dans des véhicules contribuant à la transition énergétique et ce quelque soit l’énergie concernée. Unanimité encore au moment de savoir si les banques sont prêtes à soutenir les investissements requis qui, dans le cas d’un poids lourd électrique, peuvent à l’heure actuelle représenter un montant plus de trois fois supérieur à celui d’un moteur diesel de dernière génération : la réponse est négative. Dès lors, en plus d’une augmentation tarifaire acceptée par la clientèle, l’autofinancement est la seconde principale ressource de financement. Ponctuellement des montages sont également possibles. Un transporteur a fait part d’un partenariat tripartite autour de l’acquisition d’un porteur électrique entre un client, un constructeur et un fournisseur d’énergie et ce alors même que le client partenaire ne représente que 60 % du volume transporté par le véhicule. Les dirigeants présents se sont aussi accordés sur le niveau toujours trop élevé des prix des moteurs, le défaut d’offre sur certains secteurs d’activité, particulièrement en longue distance, ou lorsque la perte de charge utile empêche de fait de choisir une solution alternative.
Une nécessaire stabilité
Toutefois, pour s’engager dans la transition énergétique, encore faudrait-il une stabilité réglementaire quant aux décisions prises, une visibilité sur le long terme et une harmonisation des mesures tant au niveau national que sur le plan européen. Les ajournements de déploiement plein et entier de ZFE ont ainsi été pointés du doigt, de même que leur hétérogénéité alors que des transporteurs ont calé leurs investissements sur des calendriers parfois devenus rapidement caducs avec pour conséquence de se trouver en concurrence avec des transporteurs qui exploitent encore des véhicules Euro 3. Un des transporteurs n’a par hésité à affirmer qu’il n’existe dorénavant plus que deux types d’offre en TRM : du discount et du premium.
L’idée d’un indice transport
Si certains transporteurs bénéficient ponctuellement d’aides pour financer leurs investissements, la plupart n’en réclament pas davantage, préférant laisser le jeu de l’offre et de demande déterminer les prix d’autant que, généralement, ils estiment qu’il est plus pertinent d’être prescripteur à l’égard des clients ou des prospects et de ne pas attendre le dernier moment pour choisir des énergies alternatives. L’idée en revanche de voir les pouvoirs publics mettre en place un indice transport sur le principe du nutri-score ou sur celui de l’indice énergétique (DPE) a rallié plusieurs suffrages. Un tel indice permettrait aux clients finaux non seulement de choisir en connaissance de cause mais aussi de mesurer le surcoût réel d’un transport engagé en faveur de la transition énergétique.