Le 26 janvier dernier, l’IFP Énergies Nouvelles (IFPEN) a publié une étude relative aux tendances de marché des biocarburants sur l’année 2022. Ces travaux révèlent que la consommation mondiale d’énergie dans le transport routier s’est élevée à 2,16 milliards de tonnes équivalent pétrole, en hausse de 3,4 % par rapport à 2021. Les énergies alternatives aux produits pétroliers (biocarburants, GPL, GNV, électricité) sont de plus en plus utilisées par les transporteurs routiers (TRV et TRM), avec une augmentation de 2,7 % à 183,8 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep).
Progression de la demande en biocarburants
Les biocarburants comptent pour 94 Mtep, soit plus de 50 % des énergies alternatives et 4,3 % de l’ensemble des carburants consommés dans le monde. La consommation de bioéthanol, principal substitut de l’essence, poursuit une croissance annuelle de 3 %. La consommation mondiale d’éthanol atteint ainsi 52,5 Mtep en 2022, soit un niveau similaire à celui de 2018. Cette dynamique est semblable à celle du marché de l’essence auquel l’éthanol est incorporé.
La croissance de la demande en biocarburants de substitution au gazole est tirée par la hausse de la demande en HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) issus d’huiles de cuissons usagées et de graisses animales. La dynamique du marché des biodiesels est principalement assurée par la croissance de la demande en HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) qui s’est chiffrée à +15 % entre 2021 et 2022, contre +0,7 % pour les EMAG (Esters Méthyliques d’Acides Gras). En Europe, il y a eu un rebond de la consommation de biocarburants de 13 %, avec une hausse des importations d’éthanol et de biodiesels (HVO et EMAG).
Vers davantage de biocarburants avancés
En matière de perspectives, une croissance du marché mondial des biocarburants est à prévoir à l’horizon 2050 avec un minimum de 200 Mtep (soit un doublement du marché actuel) et un maximum à 285 Mtep. Dans ce scenario de l’AIE, les biocarburants conventionnels affichent encore une marge de progression (à hauteur d’un total de 150 Mtep environ), les biocarburants avancés prennent ensuite le relais dès 2030, « puis de façon significative, voire majoritaire à 2050 ». Sur le plan national, IFPEN indique que l’Ademe anticipe une progression de la consommation jusque 5,6 à 11 Mtep à 2050 selon les scénarios (contre 3,7 Mtep aujourd’hui).
En parallèle, l’alliance nationale ANCRE propose, dans un rapport publié en novembre 2023 l’analyse de 3 scénarios de décarbonation du secteur transport français à 2050 en intégrant la loi de fin de vente des véhicules thermiques à 2035. Selon ces scenarii, la demande en biocarburants pour l’ensemble du secteur transport français afficherait une progression comprise entre 7,7 à 10,5 Mtep en 2050 « avec une analyse des besoins en biomasse en regard de trajectoires de disponibilité définies au niveau national ».