Du 9 au 12 janvier derniers s’est tenu le salon mondial Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas (Nevada, Etats-Unis). Lors de cette édition 2024, les visiteurs ont eu l’occasion de découvrir les innovations technologiques en électronique grand public. Certains exposants ont pu présenter leurs derniers développements notamment dans le domaine du transport routier de marchandises et de la logistique.
Camions autonomes sans conducteur de sécurité
On les avait cru enterrés, mais les camions autonomes font toujours le show à Las Vegas, avec certes un peu moins de paillettes. Ainsi Continental annonce avoir franchi une étape clé aux côtés de la start-up américaine Aurora, spécialisée dans le développement des camions autonomes à grande échelle. Les deux sociétés, qui se sont rapprochées l’an passé, ont finalisé la conception et l'architecture d’un futur système de conduite autonome de niveau 4 - dont Continental prévoit de démarrer la production en 2027. En parallèle Continental va travailler sur un système de sécurité permettant de pallier l’absence de conducteurs humains par l’intégration de redondances, permettant de doubler les équipements en cas de défaillance d’un capteur ou de l’ordinateur de bord principal. Basée à Pittsburgh, Aurora compte commencer à faire rouler ses camions sur routes ouvertes sans conducteur de sécurité à bord d’ici la fin de l’année 2024. L’entreprise a ouvert en novembre dernier sa première voie pour camions autonomes reliant Dallas et Houston, avec l’exploitation de terminaux jour et nuit. La startup a conclu des partenariats avec Uber Technologies, Toyota, ainsi que les constructeurs Volvo Trucks et Paccar.
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Pods autonomes
Moins imposant, mais plus facile à mettre en œuvre, voici les pods autonomes. La start-up française EX9, basée à Evry-Courcouronnes (91), a pour sa part dévoilé sa solution de transport automatisée conçue pour le déplacement de remorques, conteneurs, palettes et autres charges lourdes au sein d’entrepôts logistiques ou autres plateformes de distribution / production. Après un projet pilote mené auprès de DHL France à Mitry-Mory (77), la start-up française vise un déploiement international. L’entreprise propose ainsi des robots-tracteurs autonomes électriques « intelligents » reposant sur des algorithmes basés sur l'IA. Ils sont entraînés pour naviguer dans un environnement logistique dense et dynamique, et disposent de fonctionnalités avancées comme l'identification des portes de quai ou la cartographie en temps réel, le tout étant connecté à une « tour de contrôle » et de gestion de flotte. Créée en janvier 2021, la société estime que cette automatisation permettrait d’augmenter de 20% à 30% la productivité des opérations de pré-chargement de remorques, avec à la clé une réduction des temps d’attente des conducteurs de camions, et une accélération des cycles de rotations. EX9 estime qu’une grosse plateforme logistique qui déploierait 10 robots Autopilot pourrait économiser sur trois ans de l’ordre de 1,5 M€ et éviter l’émission de quelque 500 tonnes de CO2.
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Bosch, cap sur l’hydrogène
Bosch a profité du salon pour vanter les mérites du vecteur hydrogène, aux côtés des véhicules à batteries. L’équipementier allemand vient de démarrer la production en série de piles à combustibles dans son usine de Stuttgart (Allemagne) et annonce des commandes en provenance de Chine, d’Europe et des États-Unis, où elle équipera le futur tracteur à hydrogène Nikola Tre Class 8. En parallèle, Bosch annonce travailler sur un moteur à hydrogène capable de convertir directement le carburant en énergie, sans passer par une conversion électrique au préalable. Ce moteur « pratiquement neutre en carbone » et capable de fournir des performances « similaires à celles du diesel » pourrait être lancée en Europe dès cette année. Le groupe allemand avait annoncé en juillet dernier prévoir un investissement total de près de 2,5 milliards d’euros dans la technologie hydrogène entre 2021 et 2026.
Du froid sans compresseur
Basé à Pia (66), le Catalan Coldway Technologies (groupe Sofrigam), qui fabrique des groupes de réfrigération autonomes, a décroché les prix de « Meilleure innovation » et « Meilleure innovation greentech » du pavillon France. L’entreprise développe un stockeur d’énergie décarboné, qui permet de stocker de l’énergie et de la réutiliser sous forme de chaud ou de froid. La réaction, réversible à volonté, utilise les propriétés d’un sel, que l’on met en relation avec l’ammoniac. Une chute de pression induit une chute de température que le système peut maintenir à l’intérieur d’un conteneur avec un taux de précision d’un degré. L’ensemble ne nécessite ni batterie additionnelle, ni compresseur et opère au sein d’un circuit totalement hermétique jusqu’à 36 heures. Cette solution, développée sur des containers fixes ou des vélos-cargos pour le transport de produit pharmaceutique, est désormais en test sur des fourgons et vise à équiper des véhicules jusqu’à 18 m³. Une solution sans bruit et non émettrice de CO2 adaptée aux livraisons en zone urbaine.
Piles à combustibles compactes
Symbio, le fabricant français de piles à combustible présente, pour la première fois aux États-Unis, son StackPack 75. Ce système de pile de 75 kW « mid-power » apporte deux fois plus de densité et se montre 20 % plus léger que ceux de la concurrence, affirme la filiale de Michelin, Stellantis et Forvia. Le marché nord-américain représente un potentiel important pour Symbio, qui a déjà des activités en Californie pour l’intégration de piles à bord de camions Freightliner. L’entreprise envisage même la construction d’une gigafactory de piles pour profiter de l’engouement pour l’hydrogène de l’autre côté de l’Atlantique.
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Pneus connectés
Goodyear et ZF ont annoncé travailler sur l'intégration de la technologie Goodyear SightLine au sein du dispositif ZF CubiX. Développée par Goodyear, SightLine propose une suite logicielle qui, à partir d'un pneu connecté, permet de connaître l'état du pneumatique, de la route et de l'adhérence, en fournissant ainsi des informations sur les conditions de roulage. Les informations récoltées permettent par exemple de réduire le risque d’aquaplaning par une détection anticipée et déclencher des systèmes de contrôle et de correction des liaisons au sol. Les informations récoltées par les pneus connectés vont également être mises à profit par Gatik, qui développe un logiciel de conduite autonome pour poids lourds, afin de donner des précisions sur les conditions de roulage : sévérité des virages et du freinage, résistance au roulement et charge à l’essieu…
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Enfin Goodyear, qui travaille depuis 2021 avec l'organisation de recherche néerlandaise TNO, annonce que ses pneus intelligents SightLine améliorent les performances de l'ABS, en permettant de gagner 1,75 m sur une distance d’arrêt de 30 mètres (piste sèche à 80 km/h). Un résultat rendu possible grâce à la remontée des informations des capteurs dans les pneumatiques.
Déverrouillage automatique
Plus futuriste, Continental a développé un système de reconnaissance faciale permettant de déverrouiller sa voiture, mais aussi de la démarrer. Cette solution inclut une caméra enchâssée dans le montant central de la voiture. L'équipementier y a aussi intégré un écran, invisible lorsqu'il est éteint, permettant d'afficher le nom de la personne reconnue, ou encore le statut de charge d'une voiture électrique, par exemple. Grâce à ce système, il n'est pas nécessaire de prendre avec soi sa clé de voiture, ni même son téléphone. Selon l’équipementier, le système de reconnaissance faciale utilisé, développé par TrinamiX, serait capable de reconnaître la peau humaine. Il serait ainsi impossible de créer un masque à l'effigie de l'un des conducteurs du véhicule pour forcer ses sécurités. Bientôt dans les utilitaires et les camions ?
