Les entreprises du TRM en font le constat depuis longtemps déjà : le recrutement puis la fidélisation des salariés, notamment de conducteurs routiers, s’avère compliqué. Pourtant, les besoins sont bien présents et les départs en retraite massifs accentuent encore les besoins. Partant de ce constat, l’AFT et l'ANACT ont travaillé ensemble à la réalisation conjointe d’une étude-action expérimentale.
Cette étude visait à répondre aux enjeux de recrutement et de fidélisation des conducteurs et à identifier les leviers que les entreprises peuvent activer pour améliorer les conditions de travail et favoriser l’engagement des conducteurs.
Une première phase d’enquête, au cours de laquelle 1 271 personnes ayant réalisé une formation de conducteur TRM en 2019 ont été interrogées, a mis en évidence le fait que 22% d’entre eux « ont démissionné à une ou plusieurs reprises entre leur premier emploi à l’issue de la formation et celui occupé au moment de la réalisation de l’enquête. »
Des raisons liées au travail, aux RH et relationnelles
Les difficultés rencontrées par les conducteurs, lors du premier comme du dernier emploi, portent notamment sur les conditions de réalisation du travail : difficultés liées aux manutentions de chargement / déchargement, charge de travail (un point soulevé par 33% des participants lors du premier emploi ; 38% lors du dernier emploi), manque de moyens matériels mis à disposition, horaires de travail et changements fréquents de planning. Des difficultés liées à la politique RH sont également pointées, comme l’insatisfaction associée à la rémunération (40 à 45% des interrogés), l’absence de reconnaissance. Sont également largement cités les difficultés de relations internes à l’entreprise (42% lors du premier emploi ; 36% lors du dernier) et les pressions subies par le salarié (35% lors du premier emploi ; 32% lors du dernier).
Néanmoins, l’étude mentionne que 76% des professionnels formés sont encore dans le métier 5 ans après leur formation.
Des expérimentations sont prévues en 2025 dans deux régions pilotes, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine, afin de développer des solutions locales pour renforcer la fidélisation des conducteurs.