Que vous ont appris dix ans de recherche au sein de l’Observatoire Amarok ?
Olivier Torrès : Nous avons étudié à la fois les facteurs salutogènes et les facteurs pathogènes liés à l’entrepreneuriat. L’entrepreneur se place dans une posture particulière où il développe sa capacité d’adaptation pour résoudre des problèmes. Or les gens en capacité d’adaptation sont en meilleure santé. Mais comme le pilotage d’une entreprise peut aussi conduire à un phénomène de burn out, nous avons rapidement été confrontés au besoin de parler des chefs d’entreprise. Nous avons créé Amarok Assistance et, notamment, mis en place un numéro vert (0800 501 201). Mais, au téléphone, il peut y avoir un important facteur anxiogène.
Comment faire face à cette situation ?
Nous avons créé début avril Amarok e-santé. C’est un outil numérique qui aide un entrepreneur à s’autodiagnostiquer à partir des événements de sa vie professionnelle. On lui demande s’il a eu des problèmes de trésorerie, s’il a dû licencier quelqu’un ou s’il a perdu un client. En parallèle, nous avons catégorisé les événements positifs de la vie d’entrepreneur : bon climat social, salon, réunion avec les salariés… Cela permet de faire la balance entre les événements positifs et les sources de stress.
Et que proposez-vous ensuite ?
Si la balance est positive, rien de spécial. Si elle est négative, on peut proposer à l’entrepreneur de mesurer son état avec dix marqueurs du burn-out. Si le seuil d’alerte est dépassé, et seulement dans ce cas-là, on peut lui proposer d’entrer en contact notre service d’assistance et la psychologue d’Amarok, par exemple. On obtient une information plus fiable qu’au téléphone car il n’y a pas le jugement du regard de l’autre. On peut déclencher une alerte si nécessaire. Mais notre premier message est positif : votre santé est le premier capital de l’entreprise, évaluez-la.