Le 5 juin, l’Union TLF, l’OTRE et la FNTR ont averti les pouvoirs publics sur les conséquences potentielles d’un mouvement de blocage sur les ports français prolongé jusqu’à fin juin. Depuis plusieurs semaines, des grèves de travailleurs portuaires ont lieu notamment sur les ports du Havre (76), de Marseille-Fos (13), de Rouen (76), de Bordeaux (33) et de Nantes-Saint-Nazaire (44). Les fédérations rappellent dans leur communiqué commun que les transporteurs routiers et les commissionnaires sont directement atteints par ce mouvement.
Des impacts à court et long terme
En effet, elles indiquent qu’il faut « près d’une semaine à un transporteur pour obtenir un rendez-vous sur les terminaux portuaires à Marseille et au Havre ». En outre, l’immobilisation des marchandises sur les terminaux engendre des frais de stationnement, environ 230 euros pour un conteneur immobilisé sept jours.
À plus long terme, ce mouvement pourrait avoir des conséquences d’attractivité de la France sur le plan européen. « Les mouvements associés à la réforme des retraites avaient déjà fragilisé l’attractivité des ports français au début de l’année 2023, dans un contexte global de faible demande. Ce nouvel épisode de grèves désorganise l’ensemble de la chaîne logistique française, avec un risque accru de détournement des flux de marchandises au détriment de nos ports, outils essentiels à la balance commerciale de la France. Nous sommes inquiets d’un durcissement des grèves, qui pourraient compromettre la pérennité des emplois liés aux activités portuaires et logistiques » prévient Joël Glusman, Président de TLF Overseas.
Par conséquent, les flux logistiques pourraient se détourner vers les autres ports européens comme Anvers (Belgique), Gênes (Italie), Rotterdam (Pays-Bas) ou Barcelone (Espagne). Des conséquences délétères « arrivent au pire moment car l’activité de transport de conteneurs commençait seulement à reprendre après de nombreuses crises récentes, mettant en péril la pérennité de nombreuses entreprises », indiquent les organisations patronales.
Appel au déploiement d’actions résolues
À la vue de cette situation, l’Union TLF, l’OTRE et la FNTR demandent à agir rapidement afin d’obtenir un rétablissement du bon fonctionnement de la chaîne logistique et des flux de marchandises via les ports français. En outre, elles incitent à la limitation des surcoûts pour les acteurs de la chaine logistique liés en particulier à l’extension significative des frais de détention et surestaries et des frais de stationnement, la suspension des frais d’annulation de rendez-vous sur les terminaux portuaires. Pour les entreprises fragilisées par ce mouvement, les fédérations préconisent l’adoption de mesures de soutien, telles que des annulations de charges fiscales et sociales ou la création d’un fonds de soutien dédié. Enfin, elles appellent à la mise en œuvre de mesures immédiates telles que la mise en place de moyens supplémentaires (matériel, personnel) et la levée des interdictions de circulation les prochains week-ends.