Arrivés des quatre coins d’Allemagne, les transporteurs sont entrés jeudi en convois par les grands axes dans Berlin vers 7 heures du matin, provoquant de colossaux embouteillages en heure de pointe. Près de 600 routiers - moins que les 1 500 annoncés par les organisateurs de la manifestation - ont répondu à l’appel de la fédération BLV pro, qui regroupe des PME du secteur, ainsi que des indépendants. Les transporteurs allemands ne décolèrent pas depuis l’augmentation au 1er décembre du montant du péage autoroutier. La hausse, liée à la prise en compte des émissions de CO2 des véhicules, est d’en moyenne 82 %, tandis que les camions zéro émission sont entièrement exemptés du péage.
Sauver le TRM
Les transporteurs réclament une série de mesures pour sauver la profession, telles que l’introduction d’un diesel professionnel, exempté d’une partie des taxes (à l’image du diesel agricole, que le gouvernement vient pourtant de remettre en question). Ils réclament également une concurrence plus équitable, avec la suppression des avantages concurrentiels dont bénéficie le rail. « La politique allemande ne s’intéresse plus du tout aux transporteurs depuis des décennies, dénonce Daniel Beständig, le porte-parole de BLV. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’augmentation du péage intervenue au 1er décembre. » Le BLV demande le retrait de la majoration CO2 introduite sur le péage pesant sur les poids lourds. De nombreuses entreprises craignent pour leur existence, car de nombreux clients ne veulent pas prendre en charge le surcoût du péage. Le mouvement de protestation semble avoir été entendu à Berlin. Après la manifestation du secteur devant la porte de Brandebourg les 18 et 19 janvier, le ministre fédéral des Transports Volker Wissing a rencontré les associations de logistique pour un entretien, et annoncé la création d’une commission chargée de proposer des solutions pour soulager la branche : « Le secteur de la logistique contribue largement à notre prospérité. Je prends ses préoccupations au sérieux et je salue l’échange constructif d’aujourd’hui, a déclaré le ministre. Au sein d’une commission, nous élaborerons ensemble des mesures à court, moyen et long terme afin de soutenir les entreprises de manière fiable. » « Le ministre Wissing a compris le caractère dramatique de la situation et s’est clairement rangé derrière le secteur », a réagi Dirk Engelhardt, le porte-parole du comité directeur de la plus grosse fédération du secteur, BGL.