Baisser de 33% ses émissions de CO2 à l’horizon 2030 par rapport à 2019, sur les scopes 1, 2 et 3. C’est l’ambition affichée par Kuehne+Nagel. C’est particulièrement sur le dernier scope, qui englobe toutes ses émissions indirectes, que le groupe se penche en priorité puisqu’il représente « 97 % du bilan carbone », précise Marion Martorell, responsable RSE France depuis 2021. Année où a également vu le jour en interne un comité RSE qui rassemble notamment les directeurs généraux des quatre business units (maritime, aérien, logistique contractuelle, transport routier) dont le rôle est notamment de définir une stratégie. À ce stade, le groupe continue d’affiner sa trajectoire climat et devrait finaliser ses travaux pour début 2024.
23 premiers camions électriques
Autre objectif brandi par le transporteur et logisticien international : atteindre 60 % de véhicules à faibles émissions dans sa flotte (1 300 moteurs, tous en Euro 6) à la même échéance. Pour y parvenir, Kuehne+Nagel (plus de 1200 conducteurs en France) emploie déjà une soixantaine de camions roulant aux huiles végétales hydrotraitées (HVO) affectés aux sites de Valence, Amiens, Auxerre, Nancy et La Roche-sur-Yon. « Une solution de transition » qui permet déjà de réduire les émissions de carbone du transport routier jusqu’à 83 % selon l’Ademe et qui pourrait être déployée sur d’autres agences, sans plus de précisions à ce stade. Sa flotte se compose également de 14 camions alimentés au gaz mais, d’après Marion Martorell, ce n’est pas une énergie sur laquelle Kuehne+Nagel souhaite miser. « Ce n’est pas une solution à long terme », le prix de cette énergie et les investissements nécessaires pour l’installation de stations d’avitaillement sur sites étant identifiés comme des freins.
Pour atteindre cet objectif, le groupe qui, dispose d’un réseau composé de 56 agences route réparties sur l'ensemble du territoire national, compte en revanche sur l’électrique. Il vient d’ailleurs de recevoir les clés de 23 camions de 16 tonnes Renault Trucks. Achetés en leasing, ils disposent d’une capacité de chargement de 18 ou 21 palettes et sont équipés de cinq packs de batteries de 66 kWh pour une autonomie de 235 kilomètres en une seule charge, en fin de vie du véhicule. Affectés à huit sites (Nantes, Strasbourg, Bayonne, Nancy, Rouen, Saint-Omer, Montpellier, Nice), pour certains concernés par les ZFE (Zones à Faibles Émissions) et tous équipés de bornes de recharge, ces véhicules vont parcourir en moyenne 180 km par jour, permettant une réduction annuelle des émissions de CO2 de 730 tonnes. Leur coût d’exploitation a été chiffré à 1 000 euros supplémentaire par véhicule et par an, d’après le groupe. Marion Martorell assure que les retours des conducteurs sont positifs (conduite agréable...) et précise que d’autres investissements dans l’électrique sont prévus pour 2024, sans objectifs précis à l’heure actuelle.
Une stratégie qui passe par le dialogue
D’après la responsable RSE, Kuehne+Nagel agit également sur les cinq leviers de la stratégie nationale bas carbone : la demande de transport, le report modal, le taux de remplissage des véhicules, leur efficacité énergétique (utilisation de la solution Trimble pour un suivi plus fin des consommations et des pratiques de conduite) et l’intensité carbone de l’énergie. Des sujets sur lesquels il est nécessaire d’embarquer les sous-traitants « afin d’identifier avec eux les leviers à activer et ainsi trouver des solutions les mieux adaptées à chaque besoin », conclut Marion Martorell.
