Julien Laugier : 25 % des dirigeants de PME ont 60 ans ou plus. Pourtant, le nombre de cessions n’a cessé de diminuer au cours de la dernière décennie. Dans le secteur TRM spécifiquement, l’année dernière, nous avons dénombré 295 opérations (hors cession de titres), contre 306 en 2022 et 330 en 2019. La majorité des cessions se fait avant le départ à la retraite du dirigeant. La part des transmissions familiales a, elle, tendance à augmenter. Elles deviennent donc une option face à la difficulté de céder son entreprise à une personne extérieure. Les chiffres sont provisoires, mais attestent néanmoins cette tendance avec une centaine de transmissions familiales en 2023, soit 30 % des transactions, contre 25 % au cours de la dernière décennie. Le montant des opérations est, lui, à la hausse (+ 17 % par rapport à 2019), car la taille moyenne des entreprises cédées s’est accrue.
J. L. : Le panorama régional montre naturellement des disparités importantes (moyenne 2022-2023). Parmi les départements les plus dynamiques en matière de cessions, on retrouve l’Île-de-France (48,5 cessions), l’Auvergne-Rhône-Alpes (46,5), l’Occitanie (29), les Hauts-de-France et la région PACA (22,5). À l’inverse du Centre-Val de Loire (6), de la Corse et des territoires d’Outre-Mer (6,5).
J. L. : Concernant les entreprises sans salarié, la tendance est à la baisse tendancielle depuis plus de dix ans et la crise Covid a renforcé ce phénomène. Pour les entreprises employant entre un et neuf salariés, la situation s’améliore en 2023 avec un retour des cessions-transmissions au niveau de 2019 après trois années difficiles. S’agissant des PME-ETI, le nombre de cessions-transmissions a légèrement reculé en 2020 et 2021 par rapport à 2019. En 2022, le marché s’est nettement redressé en rattrapant une partie des cessions-transmissions suspendues entre 2020 et 2021. Toutefois, nos données provisoires montrent un recul en 2023.
J. L. : Les cédants peuvent être dans une position attentiste. Ce qui peut expliquer le recul des offres de cessions dans la période actuelle, particulièrement difficile pour le TRM. Mais, pendant ce temps, l’entreprise risque de vieillir, le dirigeant de réduire ses investissements et l’entreprise peut perdre de sa valeur.