Une grande inquiétude sur la mise en œuvre des ZFE. C’est ce qui ressort d’une consultation en ligne de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat lancée du 17 avril au 14 mai 2023. Cette étude, dont les résultats ont été dévoilés le 25 mai, a recueilli 51 346 réponses complètes provenant aussi bien de particuliers que de professionnels, qui ont répondu à un questionnaire totalisant une vingtaine de questions. Elle révèle une très faible acceptabilité des ZFE : selon ces travaux, 79 % des professionnels ont « un ressenti nettement négatif » sur le déploiement des ZFE. Bien que les répondants reconnaissent que le dispositif constitue un levier d’amélioration de la qualité de l’air dans les métropoles, ils soulignent le risque de fracture sociale et territoriale entre « ceux qui ont les moyens de suivre la technologie requise et les autres ». Pour rappel, le déploiement des ZFE est prévu dans 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici à fin 2024.
Plusieurs obstacles à l’acceptabilité
Des alertes sont lancées sur les difficultés de mise en œuvre de ces ZFE. Pour 58 % des répondants professionnels, c’est le coût d’acquisition des véhicules propres qui est trop élevé. Sur cet échantillon, 86 % possèdent encore un véhicule à motorisation diesel, et 41 % ont un véhicule classé Crit’Air 3,4,5 ou non classé. Sur ces répondants à la consultation, 29 % s’estiment suffisamment informés des aides à l’acquisition des véhicules propres, et 70 % jugent que les aides sont insuffisantes.
Le calendrier de déploiement des ZFE est également pointé : 36 % des sondés estimant que la mise en œuvre des restrictions de circulation s’effectue trop rapidement. La consultation révèle que 29 % des professionnels ayant répondu au questionnaire estime qu’il y a un manque de pertinence sur les vignettes Crit’Air, tandis que 36 % pensent que ces difficultés de déploiement sont liées à manque de concertation en amont.