L’agglomération de Toulouse a mis en place sa zone à faibles émissions (ZFE) depuis le 1er mars 2022 pour les véhicules utilitaires légers et les poids lourds les plus polluants, certifiés Crit’Air 5 et non classés. En septembre 2022, les interdictions de circulation se sont étendues aux véhicules de même catégorie certifiés Crit’Air 4. Ces restrictions de circulation s’appliquent en permanence. Le périmètre de la ZFE s’étend actuellement sur 72 km2 : il englobe l’intérieur du périphérique de la ville, ainsi qu’une petite partie des communes de Colomiers et de Tournefeuille. La ZFE intègre également la rocade ouest et la route d’Auch. Le calendrier initial prévoyait que la circulation soit interdite aux véhicules Crit’Air 3 à partir de janvier 2024, mais suite aux annonces du gouvernement en date du 10 juillet 2023, le conseil métropolitain a voté en octobre 2023 des mesures d’assouplissement de la ZFE. Le ministère de la Transition écologique a en effet estimé que les agglomérations ayant mis en place une ZFE et dont la qualité de l’air s’est améliorée – ce qui est le cas à Toulouse – n’ont plus l’obligation de renforcer les restrictions actuelles. Toulouse est donc considéré comme un « territoire de vigilance » qui pourrait rebasculer en « territoire ZFE » si la qualité de l’air se détériorait. Mais pour l’instant, pas de nouvelle restriction en vue, donc. Par ailleurs, des dérogations sont prévues, notamment temporaires (trois ans) pour les professionnels utilisant des véhicules spécifiques dans le cadre de leur travail, comme les véhicules BTP, frigorifiques, citernes ou le transport de marchandises dangereuses. Il existe en outre un « pass ZFE » pour les déplacements occasionnels. Cette dérogation permet de circuler dans la ZFE 52 jours par an, quelle que soit la vignette Crit’Air du véhicule.
Pour Franck Schawlb, dirigeant des Transports Dufaur (31) dont le siège est situé à Saint-Alban, à une quinzaine de kilomètres de Toulouse, la ZFE n’est pas vraiment un sujet. « Nos 72 camions ont tous une vignette Crit’Air 2. Pour livrer le centre-ville de Toulouse, ce qui représente 10 % de notre activité, nous utilisons des porteurs 19 t qui roulent au diesel XTL HVO, estampillé Crit’Air 2 également. En revanche, la ville a mis en place une “charte de livraison”, qui nous contraint plus que la vignette Crit’Air car les véhicules au diesel ne peuvent pas livrer en centre-ville en dehors de certaines heures. Les plages horaires attribuées sont le matin très tôt, ou bien entre 9 h 30 et 12 h. Les contraintes sont moins lourdes pour les véhicules roulant à l’électricité ou au gaz », remarque-t-il. Pour lui, il est surprenant que « les critères associés à la mise en place d’une ZFE diffèrent d’une ville à l’autre ». Il souligne par ailleurs que « la liste des dérogations à la ZFE toulousaine est très longue… Et je n’ai constaté aucun contrôle, aucune verbalisation, alors que de nombreux véhicules hors critères ZFE circulent en centre-ville ». Selon la presse locale, une soixantaine de caméras devraient à terme être installées à Toulouse afin d’assurer un contrôle automatique des vignettes par lecture des plaques d’immatriculation. Mais pour l’instant, le risque de verbalisation est faible…