Comme chaque année, le cabinet de conseil en transport de marchandises et supply chain bp2r a publié les résultats de son étude annuelle sur les chargeurs. Réalisée en collaboration avec l’AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret), cette enquête a recueilli le témoignage de 206 professionnels francophones de sociétés donneuses d’ordres. Elle indique que l’année 2022 a vu un ralentissement « clairement visible » des volumes, induisant un rééquilibrage de l’offre (capacité de transport) et la demande (volumes à acheminer). Pour 2023, 60 % des sondés indiquent anticiper une récession ou une stagnation des volumes, mais avec une amélioration de l’offre et de la demande.
L’étude reporte que les chargeurs ont constaté une hausse généralisée des prix du transport (+4,4 % hors carburant), alors que les prévisions étaient estimées à 3,6 %. La tendance haussière constatée qui devrait se poursuivre en 2023, avec une prévision d’une augmentation de 4,3 %.
« Pour 2023, les chargeurs s’attendent à moins de tensions, aussi bien en domestique qu’à l’international. Mais il n’est pas certain que cette anticipation soit tout à fait une bonne nouvelle : elle traduit tout simplement leurs forts doutes quant aux volumes à transporter » explique Xavier Villetard, directeur associé de bp2r.
Des attentes en évolution
Concernant les enjeux prioritaires de transport en 2023, le coût (3,6/5) devient presque tout aussi important que la qualité de service (3,7/5). La RSE prend peu à peu de l’importance face aux perspectives concernant la réglementation (2,7/5). Quant à la digitalisation, elle n’est clairement pas la priorité cette année, due notamment aux investissements et aux implications opérationnelles qu’elle nécessite.
Pour s’améliorer sur les enjeux, l’étude constate que le recours aux outils de pilotage et d’optimisation de transport constitue un levier majeur. Les distributeurs voient en l’ingénierie des flux un potentiel moyen d’amélioration, notamment pour la réduction des fréquences de livraison.
Les directions générales attendent principalement des acteurs du TRM d’assurer le service pour éviter les ruptures (55 % des sondés), et de contenir voire réduire les coûts 37 % des interrogés). Enfin, les chargeurs sont conscients de la nécessiter de structurer leur organisation en profondeur, 51 % d’entre eux souhaitant combiner « quick wins » et leviers d’optimisation à plus long terme.