Selon les statistiques publiées par le ministère des Transports et de la Mobilité durable, l’âge moyen des camions des entreprises travaillant pour le compte d’autrui est passé de 5,9 ans au 1er janvier 2007 à 14,9 ans au 1er juillet 2024 et de 4,7 à 8 ans pour les tracteurs routiers. L’âge moyen est encore supérieur dans le transport en compte propre : 17,6 ans pour les camions et 14,7 ans pour les tracteurs. En 2023, pour ce qui est du compte d’autrui (287 000 véhicules), la majorité des camions (51,2 %) avait au moins 15 ans d’âge, la situation étant nettement plus favorable pour les tracteurs (15 %).
Seules les entreprises travaillant à l’international échappent au vieillissement (voir encadré). Pour rajeunir le parc et favoriser la décarbonation, le ministère des Transports a lancé, en novembre 2021, un plan d’appui à la transformation des flottes de véhicules de transport de marchandises et de passagers. Doté d’une enveloppe de 400 millions d’euros sous forme de subventions, provenant des fonds européens, celui-ci est arrivé à échéance le 30 avril 2024. Le bilan est cependant décevant. Les aides attribuées ont bénéficié davantage aux autobus et aux autocars (1 120 véhicules) qu’aux poids lourds (492). Principale explication, le ministère n’a accepté de financer que l’achat de véhicules électriques, hybrides où à hydrogène mais pas ceux roulant aux gaz, alors que cette motorisation a été acceptée pour les autocars.
Les organisations du TRM souhaitent la mise en place d’un nouveau plan mais avec des modalités différentes. « Nous demandons un plan global qui finance l’acquisition de véhicules de transport propulsés par n’importe quelle technologie, y compris les diesels de dernière génération » indique Juan José Gil, secrétaire général de la Fédération nationale des associations de transports d’Espagne (Fenadismer), qui regroupe principalement des PME et des travailleurs indépendants.
Du côté de l’Association du transport routier international (Astic), on plaide également pour la neutralité technologique et un allégement des procédures. « Il faut minimiser les coûts administratifs superflus et accorder ces subventions sous la forme d’une remise directe au moment de l’achat du véhicule et non sous la forme d’une aide que les entreprises de transport mettent jusqu’à deux ans à recevoir » affirme Ramón Valdivia, vice-président exécutif d’Astic et membre de la présidence exécutive de l’IRU. Au ministère, on indique la volonté de lancer un nouveau plan en 2025. Celui-ci sera cependant subordonné au vote du projet de loi de finances pour 2025, qui demeure incertain en raison de l’absence d’un appui parlementaire stable à l’actuel gouvernement.