C’est une rentrée pour le moins morose pour le TRM. À peine septembre entamé que nous publions les chiffres des défaillances du deuxième trimestre 2024 (données Ellisphere). Sans grande surprise, les données sont mauvaises : on a compté sur cette période 603 procédures collectives, dont 469 qui se sont traduites par une liquidation judiciaire. Malgré une légère baisse par rapport au trimestre précédent (632 défaillances), ces chiffres interpellent. Ils s’expliquent par un effet « rattrapage » post-Covid, correspondant pour une partie aux entreprises qui seraient tombées plus tôt sans les aides de l’État attribuées pendant la crise Covid mais également par la baisse d’activité globale. Cette tendance n’a pas manqué de faire réagir les fédérations de transport, parmi lesquelles l’Union TLF qui a souligné la morosité ambiante pour les transporteurs : « Faute de demande, le climat des affaires sectoriel se situe sous sa moyenne de longue période depuis 21 mois consécutifs. Parallèlement, les coûts de production des transporteurs restent en forte progression : + 5,4 % sur un an en juillet 2024 hors gazole, selon le Comité national routier. À cela s’ajoutent des crises régulières qui frappent durement le secteur : mouvements des retraites, crise des agriculteurs, intempéries, blocages des ports. »
Les fédérations en ont profité pour marteler à nouveau leurs revendications en vue du projet de loi de finances : la baisse du niveau de fiscalité des entreprises, la suppression du bonus-malus, le maintien du soutien au verdissement des flottes… La FNTR a appelé les pouvoirs publics à maintenir le mécanisme de remboursement partiel de la TICPE sur le carburant pour le TRM et à le conserver à son niveau actuel. « Il y va de la compétitivité de la France au niveau européen et de la survie de nombreuses entreprises. » La FNTR estime également que « toute révision de la fiscalité sur le carburant ne pourra être examinée qu’au regard de la mise en place du nouveau marché européen du carbone (ETS) prévue pour 2027 ». Dans ce contexte, il était évident que les fédérations attendaient de pied ferme la nomination du Premier ministre, intervenue après un délai record de 51 jours. Alors, dès l’annonce de la nomination de Michel Barnier (Les Républicains), l’Union TLF a rappelé les enjeux et les défis qui attendent le secteur : « L’Union TLF sera un interlocuteur proactif et exigeant. Toute hausse de fiscalité ou de charges qui alourdirait nos coûts de production engendrerait mécaniquement de nouvelles défaillances en masse et des pertes d’emploi considérables chez les transporteurs, logisticiens et commissionnaires de transport. » À l’heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement de Michel Barnier n’a pas encore été constitué. Mais nul doute que les acteurs du TRM attendent avec impatience de connaître leur futur ministre des Transports. Pour les transporteurs, si la fin d’année s’annonce encore morose une éclaircie semble poindre. La Banque de France prévoit en effet un léger rebond à partir de 2025, avec une croissance du PIB à 1,2 %.