La « décarbonation » ne connaît pas les frontières

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Lors du Norlink Day 2023, le Port autonome du centre et de l’ouest (PACO) et les Ports de Lille ont évoqué les avitaillements en nouveaux carburants et nouvelles énergies, la recharge électrique des bateaux. Pour un bassin comme celui du Nord-Pas-de-Calais, la dimension transfrontalière est un élément à prendre en compte.

« Le PACO, port autonome du centre et de l'ouest, est particulier car sa gestion associe des acteurs publics et privés dans une société d’économie mixte », a rappelé Christelle Kozak, directrice générale, lors d’une table-ronde du Norlink Day 2023 organisé à Valenciennes le 28 septembre.

Créé en avril 1999, le PACO a comptabilisé un trafic de 7,2 millions de tonnes en 2022, sur les différentes zones portuaires, industrielles ou commerciales qu’il gère. Elles sont situées en général le long ou à proximité des canaux du Centre, de Nimy-Blaton-Péronnes, de Pommeroeul-Condé, de Blaton-Ath, de la Dendre, du Haut-Escaut et de la Lys ainsi que du canal Bruxelles-Charleroi.

Un maillage pertinent à créer. « La notion d’axe et de collaboration transfrontalière est importante pour les ports intérieurs belges et français, estime cette dirigeante, citant entre autres Lille et Valenciennes. Nous pouvons, par exemple, réfléchir de manière concertée sur les stations multi-énergies, pour créer un maillage pertinent. La décarbonation ne connaît pas les frontières ».

Partage de bonnes pratiques. Autres exemples de thématiques possibles pour des échanges entre les ports intérieurs belges et français : la navigation autonome (qui elles aussi supposent des installations qui ne peuvent s’arrêter aux frontières), les besoins sur le petit gabarit.

« Il est possible de partager de bonnes pratiques sur des points où les ports ne sont pas en situation de concurrence. Nous offrons tous des services et des solutions clés en main aux entreprises dans une dimension multimodale ».

Aux Ports de Lille, Seine-Nord en ligne de mire

Un port urbain. Pour les Ports de Lille, il faut toujours ne pas oublier « une double exigence : le développement économique et l’intégration urbaine » des activités, a souligné Ferenc Szilagyi, directeur général. Sur les 12 sites gérés par les Ports de Lille, certains sont imbriqués dans la ville ce qui n’offre pas la même liberté d’action que ceux moins urbains.

Le taux d’occupation atteint 95 % aux Ports de Lille, il faut faire preuve de créativité pour trouver des relais de croissance. L’un des derniers exemples en date est le développement du site de Santes en lien avec celui de Béthune-Beuvry pour le groupe Roquette. « C’est un trafic domestique de conteneurs pour cet industriel, un peu similaire au flux de Franprix en région parisienne ».

Le transport de déchets par conteneurs est aussi présent aux Ports de Lille, qui est ainsi au service de l’agglomération et de la santé de ses habitants, en évitant 40000 mouvements de poids lourds par an sur les routes.

Entre Paris et Anvers. « D’ici 7 à 8 ans, il y aura Seine-Nord Europe de réaliser, ce qui va changer la situation des Ports de Lille, a ajouté Ferenc Szilagyi. Actuellement, nous sommes le point le plus au Sud, avec le canal, on sera entre Paris et Anvers, avec une navigation 24 heures sur 24 sur la liaison Seine-Escaut ».

Ce responsable y voit une opportunité de développement en termes de services d’avitaillement : « Les bateaux ne pourront pas s’arrêter pendant 10 à 12h pour recharger leurs batteries. La solution possible est de proposer un modèle de recharge par conteneurs (type ZES, NDLR, voir article de NPI). Et Lille pourrait être la dernière station « verte » avant/après la Belgique ».

 

 

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