« La nouvelle économie de l’hydrogène » s’impose à l’UE. Bruxelles a identifié la nouvelle énergie comme un des moteurs de relance post-crise, de nature à « réparer les dommages économiques causés par la pandémie », a exprimé devant la presse le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. L’énergie de demain, à condition qu’elle soit propre, c’est-à-dire produite par électrolyse de l’eau avec de l’électricité issue de sources renouvelables, est appelée à se substituer aux énergies fossiles dans les process de production d’acier et comme carburant pour le transport aérien et maritime, ainsi que pour les batteries. La Commission européenne estime que, dans les premières années, une « période de transition » sera nécessaire pour assurer une production stable et des prix compétitifs, période au cours de laquelle d’autres processus de production d’hydrogène, émetteurs de carbone, seront maintenus mais dont les effets sur l’environnement seraient atténués par des techniques de capture de carbone. L’Europe part de loin. La production et consommation d’hydrogène dans l’UE s’élève actuellement à 9,8 Mt/an, principalement issue d’énergie fossile. Dans un premier temps, la Commission soutiendra l’installation de 6 GW d’électrolyseurs et une production annuelle allant jusqu’à 1 Mt d’hydrogène renouvelable. Entre 2025 et 2030, elle se fixe pour objectif 40 GW et 10 Mt de production annuelle d’hydrogène renouvelable. Et entre 2030 et 2050, elle espère voir la technologie être développée à grande échelle. Au sein de l’UE, l’Allemagne, qui dispose des ressources industrielles pour faire émerger une filière verte, avait annoncé début juin un investissement massif de 9 Md€. La France a, pour sa part, prévu un budget de 1,5 Md€ sur trois ans, notamment pour « parvenir à un avion neutre en carbone en 2035 ». Fin juin, une coalition d’industriels – ExxonMobil, GE, ENI, Equinor ou Erdgas – a plaidé pour une production d’hydrogène au gaz naturel, accompagnée de technologies de capture de carbone. Il serait alors deux à cinq fois moins cher que l’hydrogène renouvelable.
Dossier spécial
L’Europe se dote d’un plan pour l’hydrogène vert
Article réservé aux abonnés