Un accord entre Equinor et GRTGaz pour transporter du CO2 depuis Dunkerque

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Terminal de Dunkerque LNG

Terminal de Dunkerque LNG

Crédit photo ©Dunkerque LNG
L'opérateur français GRTGaz et la major norvégienne Equinor ont signé un accord dans le domaine du transport et du stockage de CO2 entre Dunkerque et les côtes norvégiennes. Le port de Dunkerque est fer de lance dans le domaine du stockage et du transport de CO2 en France, porté par les pensionnaires de sa zone industrielle et au-delà.

« Ce projet vise à décarboner dès 2029 la zone industrialo-portuaire de Dunkerque et son territoire qui représente, en France, 20 % des émissions de CO2 de l'industrie, soit plus de 16 Mt équivalent CO2 », font valoir les artisans du projet autour du stockage et du transport de l'un des plus puissants gaz à effet de serre.

L'opérateur français GRTgaz et la major norvégienne Equinor ont signé un accord pour transporter du CO2 entre Dunkerque et les côtes norvégiennes. Le dioxyde de carbone sera capté dans les usines françaises avant échappement puis transporté via une canalisation terrestre de 30 km et, une fois compressé, par une conduite offshore, jusqu'à des sites de stockage géologiques sous la mer du Nord, où les projets se multiplient. Les études de faisabilité sont en cours pour un lancement des études d’ingénierie de base dès fin 2024.

 

Dunkerque, déjà impliqué

Le port de Dunkerque a une longueur d'avance dans le domaine du captage de CO2, porté par les industriels de la zone et ils sont de plus en plus à rejoindre le mouvement. Plusieurs chantiers sont lancés sur le domaine portuaire : réduction des émissions à la source, captage, stockage ou valorisation du CO2.

Un d'entre eux est porté par cinq industriels des Hauts-de-France : Eqiom, Lhoist (Chaux et Dolomies du Boulonnais), Air Liquide, Dunkerque LNG et RTE, dont deux sont des « gros » émetteurs de CO2 (Eqiom et Lhoist).

Dans ce projet, il s'agit de capter du CO2 (objectif : 1,5 Mt) sur les sites émetteurs de Lumbres et de Réty, de la transporter via une canalisation d’une longueur d’environ 80 km vers une installation portuaire à construire à proximité du terminal méthanier à Loon-Plage, et son transfert pour séquestration dans les couches géologiques profondes de la mer du Nord. Les émissions de CO2 pourraient ainsi être réduites à hauteur de 87 % pour la fabrication de chaux et 91 % pour celle du ciment, défendent les promoteurs.

Le montant des investissements est estimé à 530 M€. Comme le projet bénéficie de subventions européennes, le calendrier est contraint (la concertation préalable a eu lieu sous l’égide de la Commission nationale du débat public). La décision d’investissement pourrait intervenir avant la fin de l'année pour ensuite envisager des travaux entre 2025 et 2027 et une mise en service fin 2027.

Situé dans la zone industrialo-portuaire de Dunkerque, le projet pourrait bénéficier de fonds dans le cadre du dispositif national ZiBaC (zones industrielles bas carbone) mis en place par l’État dans le cadre de France 2030. À ce titre, il devrait pouvoir compter sur une aide de l’État de 13,60 M€ pour la réalisation d’études d’ingénierie qui détermineront notamment les besoins en infrastructures et la faisabilité technique.

Après avoir longtemps louvoyé sur la technologie controversée car considérée par certains experts comme un permis à continuer à polluer, le gouvernement a fini par se positionner en annonçant vouloir tester dès début 2025 « quatre ou cinq projets de stockage de CO2 » dans d'anciens gisements pétroliers sur son territoire. Notamment pour éviter les frais supplémentaires des stockages norvégien ou danois, qui coûteront plus cher. L'État vise 20 Mt de CO2 stockées par an en 2050.

Adeline Descamps

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