Boeing a frappé d'entrée en signant le 22 juillet avec Korean Air, devant les médias, une commande de 20 gros-porteurs 777-9, appareil qui doit encore obtenir sa certification, et de 20 Dreamliner 787-10.
Le contrat, qu'il reste à finaliser, comprend également une option pour 10 avions 787 supplémentaires et s'élève à plus de 15 Md$ au prix catalogue – rarement appliqué.
Walter Cho, président de la compagnie aérienne, a indiqué attendre la première livraison en 2028 et dit espérer qu'elle aura lieu "à l'heure", même s'il a "toute confiance" dans le groupe américain : le Boeing 777-9, l'une des deux versions du futur 777X capable de transporter jusqu'à 426 passagers, a tout juste commencé ses vols de certification. Celle-ci interviendra au plus tôt en 2025, avec cinq ans de retard.
Boeing a également profité du Salon pour formaliser l'achat, annoncé en mars, par la compagnie Japan Air Lines de 10 Dreamliner 787-9, ainsi que des options pour 10 appareils supplémentaires, soit près de 3 Md$ au prix catalogue.
Entrent également dans son carnet une commande de la compagnie luxembourgeoise Luxair pour deux 737 MAX-10, une version du monocouloir best-seller de Boeing qui n'est pas encore certifiée, ainsi que quatre gros-porteurs 777 cargo destinés à la société américaine National Airlines.
Le commerce en ligne comme marché porteur
Le groupe entend ainsi profiter de la croissance du commerce en ligne mondial. "Le plus grand centre commercial au monde se trouve dans votre téléphone aujourd'hui", a observé Christopher Alf, son président.
Chaque jour dans le monde, les expéditions de produits commandés en ligne représentent plus de 10.000 tonnes, soit la capacité de transport de 100 Boeing 777 cargo.
Airbus s'est pour l'heure montré plus discret, annonçant un protocole d'accord avec la compagnie du Bhoutan Drukair pour l'achat de deux A320 et deux A321 XLR, la version à très long rayon d'action du monocouloir qui vient d'être certifiée. Les livraisons débuteront en 2030.
Dans le domaine militaire, le brésilien Embraer a de son côté annoncé l'achat conjoint par les Pays-Bas et l'Autriche de neuf avions de transport C- 390.
15.000 appareils dans les carnets de commande de Boeing et Airbus
Malgré la perspective d'un doublement du trafic aérien mondial et du besoin d'avions neufs au cours des vingt prochaines années, pour les avionneurs, l'essentiel est ailleurs.
Tous deux s'efforcent de régler leurs problèmes de production afin de livrer leur énorme carnet de commandes qui cumule près de 15.000 appareils, en hausse de 18 % en un an.
Il est "incroyablement bien rempli, nous avons tout vendu jusqu'à la fin de la décennie", a observé Stephanie Pope, patronne de Boeing Commercial Aircraft.
Problèmes de production et qualité
Boeing reste empêtré depuis de longs mois dans des problèmes de production et de qualité sur ses trois avions commerciaux 737, 787 et 777, qui ont entraîné plusieurs enquêtes et attend la désignation d'un nouveau patron pour remplacer Dave Calhoun.
Le dirigeant doit quitter ses fonctions d'ici la fin de l'année, payant la multiplication des crises qui ont culminé avec la perte d'un bouchon de porte sur un avion en plein vol en janvier.
"Nous voulons livrer des avions sûrs et de qualité, de manière prévisible et dans les délais impartis", insiste Stephanie Pope, qui évoque un "changement transformationnel" au sein du groupe, quitte à réduire la production le temps nécessaire avant d'augmenter la cadence. Comme un symbole des priorités actuelles de Boeing, l'avionneur américain n'expose aucun avion commercial à Farnborough.
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Airbus, qui domine le cœur du marché avec ses monocouloirs de la famille A320, est de son côté engagé dans une augmentation ambitieuse de sa production.
Mais ses livraisons prennent du retard, en raison des difficultés de la chaîne de fournisseurs à monter en puissance après avoir été fragilisée par la pandémie, la hausse des taux d'intérêt, les pénuries et les difficultés à recruter.
"Notre première priorité est de gérer la montée en cadence malgré toutes ces difficultés", a insisté Guillaume Faury, président d'Airbus.
L'avionneur européen a revu à la baisse son objectif de livraisons cette année à 770 appareils, contre 800 prévus initialement. Il a également repoussé d'un an, à 2027, son objectif de produire 75 appareils de la famille A320 par mois. Il en a livré un peu moins de 44 par mois depuis le début de l'année.
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La rédaction (avec Mathieu Rabechault de l'AFP)